vendredi 28 février 2014

Madeleine Castaing, mécène à Montparnasse, décoratrice à Saint-Germain-des-Prés

 
 
 
Je suis en ce moment à fond dans "Violette Leduc" ! Enfin je dois avouer que pour l'instant, je n'ai lu que deux biographies -très intéressantes au demeurant- mais que je n'ai pas encore commencer la lecture de son oeuvre. D'ailleurs j'ouvre une petite parenthèse car dans cet objectif, j'ai donc acheté tous ses livres, sauf le tout premier, L'Asphyxie que je n'arrivais pas à trouver. Eh bien je l'ai trouvé à la médiathèque ce midi, ils venaient juste de l'acquérir ! Je l'ai donc emprunté et pourrait donc bien commencer ma lecture de Violette, à partir de son tout premier livre ! Parenthèse fermée...
 
Si j'ai décidé de lire cette fois, la biographie de Madeleine Castaing, c'est que son nom était très souvent cité dans les deux biographies, en tant que meilleure amie de Violette Leduc. Je n'avais jusqu'à présent eu qu'une approche de ses relations avec Simone de Beauvoir, Maurice Sachs, Jean Genet... Madeleine Castaing était cependant fréquemment citée comme amie mais aussi comme "l'amie antiquaire", sans plus de détail.
 
J'ai eu envie de découvrir la vie de cette femme, et ce fut une excellente idée ! J'ai beaucoup aimé cette biographie, racontée comme un roman, avec des rebondissements, des intrigues. J'ai découvert un personnage à la personnalité fantasque et attachante (chiante aussi à ses heures ! -mais ce n'est pas péjoratif bien au contraire), drôle, pleine de malice et à l'incroyable ouverture d'esprit pour l'époque. J'ai appris en outre qu'elle était une décoratrice de renommée mondiale et qu'elle avait été mécène de nombreux artistes dont Soutine et qu'elle fut l'amie d'Erik Satie, Blaise Cendrars, Jean Cocteau (entre autres !). J'ai beaucoup aimé tous les détails sur la décoration, son originalité et comment elle est devenue célèbre par son sens du goût et sa manière d'aménager les pièces, les objets et de marier les matières, les tissus...
 
Mais je lisais également ce livre pour en découvrir éventuellement un peu plus quant à son amitié avec Violette Leduc. Il s'agit de la biographie de Madeleine, Violette n'est donc pas particulièrement mise à l'honneur, mais quelques pages y sont consacrées dont ces trois extraits que j'ai beaucoup aimés :
 
"Au début de l'été 1940, les Castaing avaient reçu un appel de leur ami Sachs : "Je vais vous présenter une femme extraordinaire !". Peu après, Maurice était arrivé en compagnie d'une créature aux traits caravagesques dont le pessimisme ruisselant et l'humour joyeusement macabre avaient conquis Madeleine. Elle se nommait Violette Leduc et n'était pas encore l'auteur de La Bâtarde. Sachs l'avait repérée alors qu'elle travaillait comme standardiste dans les bureaux de la maison de production Synops. "Elle balayait avec intelligence", raconta-t-il à Madeleine, ce qui avait donné envie à l'écrivain de lui adresser la parole. Et quelle n'avait pas été sa surprise en découvrant que cette gargouille était intelligente, cultivée et spirituelle. Ils s'étaient revus et ces deux êtres fantasques et déséquilibrés avaient tissé une relation défiant toute logique. Violette qui était lesbienne, s'était éprise de Maurice, homosexuel notoire. Il en fallait davantage pour déconcerter Madeleine, qui n'en était plus à une étrangeté près. Elle ne pouvait qu'apprécier la conversation de cette femme profondément originale et complexe, et s'attacha durablement à Violette Leduc qui devint par la suite sa meilleure amie."
 
"Un jour de 1946, Madeleine eut la surprise de voir Violette Leduc entrer dans sa boutique. Les deux femmes qui ne s'étaient pas revues depuis 1940, partageaient une même inquiétude quant au sort de leur ami Sachs. Violette pensait que les Castaing en savaient peut-être plus, mais tel n'était pas le cas. [...] Emue par le désarroi de Violette et stimulée par l'originalité de sa conversation, Madeleine décida alors de la prendre sous son aile, et les ambiguïtés inhérentes à un rapport de protection entre deux femmes aussi complexes furent nombreuses. Violette occupa très vite une place de choix dans l'existence des Castaing. Madeleine n'hésita pas à se lier à cet être dépressif et paranoïaque dont les agissements étaient le plus souvent exténuants pour ses proches, car elle avait saisi toute la singularité du personnage."
 
"Encouragée par Sachs, Violette avait écrit un premier livre, L'Asphyxie, publié en cette même année 1946, et Madeleine, conquise par le récit de cette enfance saccagée, décida de l'aider en louant les mérites du texte auprès de ses amis influents.
Contrairement à bien des personnalités parisiennes qui manifestent beaucoup de zèle pour soutenir ceux qui en ont le moins besoin parce qu'il est flatteur de leur venir en aide, elle ne confondit jamais valeur personnelle et mondanités. Violette était laide, pauvre et inconnue, mais Mme Castaing, qui ne fut jamais piquée par la mouche du snobisme, avait compris que le vilain petit canard volerait un jour à hauteur d'aigle. C'est ainsi qu'elle amena Violette chez Marcel Jouhandeau après avoir offert à ce dernier un exemplaire de L'Asphyxie. Il lui écrivit peu après : "Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de lire ce livre. Quelle virilité pour une femme et comme le style est bien celui du titre, celui que le titre annonce. Peu à peu l'auteur vous ligote dans ses bandelettes subtiles, et vous voici haletant. Je le signale autour de moi comme un continent nouveau -qui ne sera peut-être qu'une île, mais qu'importe- ! Le son de la voix de Violette Leduc n'est celui d'aucun autre et voilà qui est bien plus important qu'un roman destiné à cent mille voyageurs ennuyés." Madeleine avait eu raison de faire confiance au talent de Violette : les décennies suivantes prouveront à tous que ce "continent nouveau" n'était pas simplement une île."

Madeleine Castaing, mécène à Montparnasse, décoratrice à Saint-Germain-des-Prés
Jean-Noël LIAUT

 

 

mercredi 26 février 2014

Découvrir James Joyce en BD

En début d'année, je me suis fait une petite liste de bonnes résolutions plus ou moins réalisables et, m'est avis, que nombre d'elles ne le seront pas ! La liste comprenait entre autres : "Lire Ulysses de Joyce"...
 
Je ne sais quel hasard m'a amenée, il y a quelques jours, dans un des rayons BD de la médiathèque où je ne cherchais rien en particulier. Sa couverture et son titre m'ont bien sûr tendu les bras : "James Joyce, l'homme de Dublin". Je l'ai quand même feuilleté pour vérifier qu'il s'agissait bien d'un biopic de l'écrivain et suis repartie avec.
 
Je trouve pas mal de découvrir la vie d'un écrivain avant de partir à la découverte de son oeuvre, et il se peut que le fait d'avoir "fait la connaissance" de Joyce me permettra d'appréhender différemment son "Ulysses"
 
La BD est bien construite et le fait que l'écrivain ait eu une vie bien remplie et pleine de péripéties ne vous laisse pas le temps de vous ennuyer ! Enfin, quelle personnalité ! On découvre un personnage certes attachant, mais particulièrement imbus de sa personne et prétentieux qui a fait mener à sa famille une vraie vie de bohême lors de leurs nombreux exils volontaires, et qui était quand même capable, à la question "Monsieur Joyce, qui considérez-vous comme le meilleur écrivain de langue anglaise ?", de répondre "A part moi, je ne vois pas."...
 
L'on apprend également qu'il a eu de nombreux déboires avec les éditeurs pour la publication d'"Ulysses", qualifié d'immoral et pernicieux. La "Little Review qui en avait publié de nombreux extraits fut même traînée devant les tribunaux des Etats-Unis". La revue fut confisquée et... brûlée, et la publication d'"Ulysses" annulée.
 
L'on y apprend également -et là je me suis dit "ben ça alors"- que c'est finalement Sylvia Beach, propriétaire de la librairie "Shakespeare & Company", qui, ayant fait la connaissance de Joyce lors d'une fête, lui proposa de devenir son éditrice ! C'est ainsi, grâce à "Shakespeare & Company" que le grand Joyce connut enfin la gloire.
 
"Rapidement, "Ulysses" fut utilisé pour se faire remarquer dans les cercles culturels les plus élitistes. Lire ce livre devint un signe de distinction et de snobisme"...
 
Une belle biographie illustrée donc, avant de partir à la conquête d'"Ulysses" !




Ah j'oubliais : la postface est également extrêmement intéréssante. Il s'agit du texte d'une conférence consacrée par Valery Larbaud à James Joyce, texte publié quelques semaines après dans la Nouvelle Revue Française. L'auteur en dit que "Telle qu'elle est, elle peut donner de l'oeuvre de James Joyce une idée, sommaire sans doute, mais assez exacte".

 


Et puis pour le clin d'oeil, parce qu'elle existe toujours et que c'est une librairie superbe, étonnante et avec une Histoire, voici Shakespeare & Company :





 
 

lundi 24 février 2014

Ma table basse # 7


- J'ai repris mon tricot !
- C'est un midi en semaine, j'ai pris une journée de congé, je suis seule et je déjeune d'un petit bagel au saumon. C'est bon d'être à la maison...
- J'ai lu la BD sur la vie de James Joyce : très intéressant, j'en reparlerai bientôt
- Je suis également dans la biographie de Madeleine Castaing, mécène à Montparnasse et décoratrice à Saint-Germain des Prés dans le Paris de Cocteau, Cendrars, Sachs, Jouhandeau, Violette Leduc.... Lecture sympathique sur une personnalité attach(i)ante !
- C'est un peu mieux rangé non ?
- Les étuis à lunettes ont disparu parce qu'elles sont au Philou et que le Philou est au boulot !
- Il fait beau dehors, ça se voit à la luminosité intérieure... J'ai bien fait de prendre congé moi !
 

dimanche 23 février 2014

"The book persuaders"... by L'irrégulière

Voici la très belle initiative d'une blogueuse "Cultur'elle" qui a compilé les photos de ses "lecteurs-blogueurs" en culotte courte. Ainsi est née "The book persuaders", une petite vidéo très sympa mettant en scène la jeunesse des défenseurs de la lecture.

Merci L'irréguière pour cette belle initiative et ce superbe travail et... sympa le clin d'oeil à un sujet d'actualité "à la page" !!!
 


Au fait : j'y ai participé ! Qui saura me reconnaître ?

samedi 22 février 2014

Projet Club de lecture

Le 12 mars prochain, je dois présenter mon projet de création de club de lecture devant le DRH et les membres de l'Association du boulot.
 
Voici mon cahier des charges :
 
 1- Rythme 
Rencontres bi-mensuelles ou mensuelles selon les thématiques choisies et les activités (à affiner avec le groupe)
 
 2- Objectifs 
- S'exprimer et partager entre collègues sur plusieurs points de vue
- Développer son sens d'analyse et son sens critique
- Améliorer l'interprétation que l'on fait des textes
- Acquérir de meilleures compétences de lecture
- Partager des impressions de lecture
- Découvrir et faire découvrir de nouveaux auteurs
- Rencontrer des gens ayant les mêmes intérêts
- Développer sa créativité littéraire et sa capacité d'écriture
- Au-delà de tout cela : partager de bons moments entre collègues en-dehors du cadre professionnel et apprendre à mieux se connaître les uns les autres
 
 3- Besoins matériels et organisation  
- Pas de budget ni subvention : aucun coût pour la structure, chaque membre s'engageant à se procurer d'une manière ou d'une autre les ouvrages qui seront étudiés.
- Besoin d'une salle équipée de chaises et d'une grande table basse.
- Possibilité d'organiser les séances durant la pause déjeuner ou en fin de journée de travail. Pourquoi pas envisager, si cela se déroule durant la pause-déjeuner, que chacun apporte un petit quelque chose à grignoter à partager ?
- Pas d'obligation de participation systématique ni d'engagement ferme. Toute personne intéressée peut rejoindre le groupe à tout moment, l'objectif étant le partage et de passer un moment convivial. De la même manière, toute personne qui n'y trouverait pas ou plus son intérêt peut se retirer à tout moment du groupe.
 
4- Fonctionnement  (plusieurs possibilités à combiner en fonction des envies de chacun)
- Lors d'une séance, choisir un livre unique (de préférence un format poche et pas une nouveauté pour des raisons de budget et d'éventuelle disponibilité en bibliothèque) que chacun lira pour la séance suivante lors de laquelle un tour de table sera fait pour que chacun exprime son opinion, ses impressions. Après que chacun se soit exprimé, un débat peut être lancé sur cette lecture.
 
- Lors d'une séance, chacun apporte un livre qu'il a aimé et en parle aux autres, ce qui peut susciter chez les autres, l'envie de lire ce livre. Possibilité alors pour celui/celle qui aura eu envie de le lire, d'en reparler lors d'une prochaine séance.
 
- Lors d'une séance, le groupe peut choisir de lire un auteur, chacun choisissant une oeuvre différente, puis restitution des impressions et discussion à la séance suivante.
 
- Possibilité de choisir des thèmes de débats liés à la littérature. Exemple : que penser de l'adaptation cinématographique d'oeuvres littéraires, exemples de réussites et d'échecs...
 
--> possibilité lors d'une séance, de mixer les deux : debriefing d'un livre + Débat-thème
 
- Création et alimentation d'un blog permettant à chacun de s'exprimer, de rédiger des chroniques, de restituer des critiques, de faire des compte-rendus de séances... permettant aux personnes "externes" de découvrir le club.

 5- Proposition de nom 
La faute d'orthographe au milieu de "parenthèse" est volontaire ! Ceux qui savent où je travaille comprendront ;-)

La par[EM]thèse littéraire ¨

 
 
Je suis preneuse de toutes idées, suggestions, critiques que vous pourriez m'apporter afin d'améliorer mon projet !
 

jeudi 20 février 2014

Pourrie-gâtée # 2

Pour Noël et notre anniversaire, notre famille de coeur lyonnaise a été extrêmement généreuse avec mon Philou et moi : une carte-cadeau chacun, d'une somme rondelette, pour faire notre petit marché chez un marchand de livres... Autant vous dire que le cadeau était bien entendu parfaitement ciblé, et que nous nous en sommes donnés à coeur joie pour faire notre marché !

Voici mon panier :



Et le Philou s'est fait plaisir en tomes de BD qui lui manquaient (Durango, Mafia Story, Les pionniers du nouveau monde, La jeunesse de Blueberry....)
 
Mille mercis à vous pour votre grand coeur, votre générosité et pour tous ces bons moments, trop rares, que nous passons ensemble !

mardi 18 février 2014

Esprit d'hiver




Glaçant... Comme ce blizzard qui s'est abattu en ce jour de Noël sur la vie d'Holly, Eric et Tatiana... Tatiana, 15 ans, adoptée 13 ans auparavant dans un orphelinat de Sibérie...

La journée avait commencé d'une étrange façon : alors qu'il y avait tant à faire en cette matinée de Noël pour accueillir famille et amis, personne ne s'était réveillé dans la maisonnée et d'étranges pensées s'étaient immiscées dans le sommeil comateux d'Holly : Quelque chose les avait suivis depuis la Sibérie jusqu'à chez eux... Quelque chose les avait suivis depuis la Sibérie jusqu'à chez eux... Quelque chose....... Vite, se réveiller complètement, s'isoler un instant avant le rush de la journée, et noter cette phrase, noter toutes ces bizarreries qui lui revenaient en tête et qui s'étaient passées depuis l'arrivée de Tatiana dans leur foyer. Ecrire, tout noter tout de suite avant qu'elles ne s'échappent dans le tourbillon de la journée.

Mais la journée va se poursuivre comme elle a commencé : étrange. Comme si une force surnaturelle ou un esprit malveillant planait dans l'air ambiant. Déjà très en retard, Eric part chercher ses parents à l'aéroport, laissant Holly et Tatiana. Un huis-clos psychologique se met alors en place entre la mère et sa fille au comportement plus qu'étrange. Une ambiance pesante s'installe, des chamailleries pointent, des événements a priori insignifiants se déroulent tandis qu'un violent blizzard paralyse la vie extérieure et bloque les invités qui ne viendront jamais.

Une angoisse palpable, collante, visqueuse presque, et allant crescendo va nous emporter, tout au long de cette journée et à travers les souvenirs d'Holly, entre le Michigan où cette famille coule des jours heureux et la Sibérie où Bébé Tatty fut arrachée à une vie de misère dans cet orphelinat sordide. De nombreux flash-backs provoqués par les pensées de Holly nous permettront de mieux comprendre comment s'est tissée leur vie et d'assembler les uns aux autres, tel un puzzle, tous ces événements qui ont émaillé leur existence... Jusqu'au dénouement final.

J'ai beaucoup aimé ce roman à la psychologie rondement menée et j'ai été assez vite emportée par la tension, l'angoisse insignifiante au départ puis qui devient pesante, par la narration qui accroche le lecteur, par les interrogations que les événements soulèvent et par le paramètre temps. Le fait que tout se déroule sur une seule journée en un seul lieu mais avec des aller-retours dans le passé crée une dynamique dans la construction du roman, et l'on a envie d'avancer pour savoir où tout cela va nous mener : possession ? troubles psychologiques ? On se dit "mais quoi bon sang ? qu'est-ce qui se passe ?..." Le déroulé des événements nous fait également entrer dans la psychologie de la mère pour laquelle le lecteur pourrait avoir de l'empathie compte tenu de son histoire personnelle, mais l'histoire avançant, on se sent curieusement dénué de toute compassion ou compréhension envers elle. Pourquoi ? La chute finale nous le dira !
Jusqu'à la fin du livre, jusqu'aux dernières pages, on ne sait pas ce qui se passe, même si l'on s'est fait quelques scenarii, alors un conseil, ne regardez surtout pas la toute dernière page du livre, cette page glaçante comme le blizzard ! Personnellement, j'ai du relire cette page plusieurs fois pour être bien certaine de ce que je lisais, et je me suis dit "putain !"
 
Les Inrocks en a parlé comme d'un "thriller mental asphyxiant"...
 

dimanche 16 février 2014

La femme




Le 1er janvier 2014, vers 10h30, j'ai entendu une chanson à la radio (France Inter, si vous ne l'aviez pas deviné). Une chanson que j'ai adoré, et compte-tenu des circonstances dans lesquelles j'ai passé les fêtes de fin d'année, je me suis dit que c'était chouette de commencer l'année comme ça, avec une chanson qui me mettait la pêche, et que cette chanson était la toute première de l'année que j'entendais ! Elle était chantée par un groupe dont j'avais un tout petit peu entendu parler. En fait, c'est surtout le titre de leur album que j'avais en mémoire : Psycho tropical Berlin. La chanson en question, qui m'a mis la pêche était celle-ci :





Et je suis heureuse que samedi soir, ils aient reçu la victoire de l'album révélation !
 


vendredi 14 février 2014

Ma table basse # 6



- Le cahier de créativité était là depuis le début mais caché sous d'autres choses. Je vous présente donc mon précieux cahier dans lequel j'écris un tas de trucs et des idées de projet
- La vie de James Joyce trouvée en BD au hasard de mes déambulations dans les allées BD de la médiathèque
- Sous James Joyce, Les enchaînés, une série BD qui a l'air super intéressante. Je vous met le résumé en fin d'article
- J'ai récupéré les autres tomes du poids des secrets de Aki Shimazaki, mais je n'ai pas encore eu le temps d'en commencer la lecture. Il me tarde d'en lire la suite, mais pour cela, il me faut un peu de temps ce qui me manque cruellement cette semaine
- Le Philou a mis le casque pour écouter la télé. Je devais sans doute avoir besoin de silence
- Et le nouveau Guitar part est arrivé, le DVD du magazine a donc rejoint ses petits frères sur mon cahier de tablatures
- Heu... la laine n'a pas bougé. Il faut dire qu'en ce moment, mon tricot est un peu laissé à l'abandon
- Le tas de mots fléchés découpés dans les journaux a disparu. Mais je ne les ai pas faits, ça commençait juste à m'enquiquiner de les voir traîner, je les ai donc rangés (pour probablement ne jamais les resortir ou les retrouver dans six mois et les jeter !)
- J'ai passé l'aspirateur
- Carole : j'ai oublié de faire une photo de table basse de samedi et dimanche ! Pour celles (et ceux pourquoi pas) qui se demandent pourquoi, c'est parce que le week-end dernier, nous avons eu une tornade lyonnaise à la maison : nous nous sommes retrouvés à 4 adultes, 2 enfants et 2 colleys dans notre petite pièce ! Dommage, ç'aurait été rigolo de comparer ;-) ... en même temps, il n'y avait plus de table basse puisque nous l'avions enlevée pour faire de la place ! Mais qu'importe le bazar quand c'est pour passer d'excellents moments de joie et partage !
 
 
Teaser BD Les enchaînés :
Une jeune mère de famille, un employé de bureau quadragénaire, un adolescent perturbé et un retraité paisible vont être confrontés à une situation des plus étranges...En effet, on propose à chacun de tuer l'un d'entre eux en échange d'une forte somme d'argent. Ils n'accepteront certainement pas, ce ne sont pas des tueurs ! Et pourtant, la morale disparaît très vite lorsqu'un million de dollars est en jeu... On trouve alors de très bonnes raisons de franchir la ligne rouge. Et qui est l'éminence grise qui est à l'origine de ce marché sordide ?... Les personnages se cherchent, se croisent, s'éloignent, se croisent à nouveau, créant un récit dans l'esprit de Short Cuts ou de Pulp Fiction assez inédit en bande dessinée. Une dernière chose : Vous savez, vous, ce que vous seriez prêts à faire pour un million de dollars ?...

mercredi 12 février 2014

Belles phrases # 11

Forcément touchée par ces quelques lignes extraites du dernier ouvrage de Christian Bobin, "La grande vie". Quelques lignes que j'aurais pu écrire et qui résonnent en moi comme un écho au souvenir...

    "Elle souriait. Elle avait perdu un enfant il y a de ça quelques années, en vérité il y avait une seconde. Le coeur ignore le temps. La perte fait entrer l'éternel dans nos chairs et l'éternel c'est ce qui ne passe pas, ce qui reste en travers de la gorge, sanglot ou chant d'amour, cri ou grâce. Elle souriait et l'enfant disparu souriait dans son sourire. Je regardais, soufflé, le couple qu'ils formaient, cette floraison incendiaire du mort sur le vif.
 
[...]
 
Hier je me suis penché pour te cueillir une fleur dans le jardin et en me penchant j'ai réappris ta mort qui m'a soufflé à l'oreille : pas la peine d'une fleur, à présent je les ai toutes."

 

 

mardi 11 février 2014

Les expressions de Maman !



Ma Maman a pour habitude d'utiliser "à tire-larigot" un tas de petites expressions désuètes, régionales, de son invention, religieuses ou qu'elle a entendues probablement durant son enfance. J'ai moi-même grandi en entendant ces expressions et je les utilise également "à tire-larigot" comme l'a fait, et le fait encore Maman !
 
Un jour, je me suis dit qu'il ne fallait pas laisser passer ce "patrimoine", et pour éviter qu'elles ne tombent un jour dans les oubliettes, j'ai commencé à les noter dans un petit carnet.
 
En voici quelques-unes. Certaines sont connues, d'autres sans doute moins... Je vous laisse deviner le sens de celles que vous ne comprendrez pas ! Et si vous ne devinez pas et que la curiosité vous taraude, n'hésitez pas à m'en demander la traduction !


- ça se bouscule au portillon
- tu diras bien des choses à tes parents !
- on va casser la graine
- ils sont allés guincher
- ça balance à tire-larigot
- tiens bon l'haridelle Marie, on va courir !
- on est arrivés à la fumée des cierges
- un p'tit cochon n'y retrouv'rait pas sa mère
- c'est à pétaouchnok !
- c'est à Trifouillis-les-oies
- c'est fait en dépit du bon sens
- ce n'est ni fait ni à faire
- c'est là que les athéniens s'atteignirent
- on tient l'bon bout !
- on n'est pô rendu !
- c'est château branlant
- j'ai la pépie
- t'as pas un orseu ?
- apporte-moi la boursoule
- j'ai fait mon doux Jésus
- ramasse ta bigaille
- ça fait belle lurette que c'est fini !
- ça bat la breloque
- ça trinquaille
- ça godaille
- tu vas plus vite que la musique
- parlons peu, parlons bien
- ma doué de béniguette
- qu'est-ce que tu baragouines ?
- t'as le boyau de la rigolade ouvert
- le temps fait drôle aujourd'hui
- ça laisse à désirer
- il (elle) n'a pas volé le Saint-Esprit
- on lui donnerait le bon Dieu sans confession
- t'as un failli p'tit torchon !
- ça va se casser la margoulette
- c'est pas des rentes
- c'est tarabiscoté
- y'en a pas un pour rattraper l'autre

... Et puis ses :
"Avançdon" !
"Rgardedon" !
"Mangedon" !

Je suis certaine que j'en oublie, c'est pourquoi je guette toujours la petite pépite que je pourrais ajouter à mon carnet !

lundi 10 février 2014

L'instant d'avant...




Quelques minutes avant l'entrée sur scène, un moment d'intimité partagé, un moment de concentration, d'introspection, un moment très personnel que partage avec nous Vincent Delerm au soir du premier concert de sa tournée. Sur quelques notes de "L'avion", le titre-ouverture de son dernier album :

L'avion s'était finalement posé dans la neige.
Il avait tourné dix-huit minutes dans le brouillard
Et s'était posé dans la neige.
Ils se connaissaient à peine.
Il s'était promis de ne plus penser à elle une fois au sol.
Tout resterait dans l'air.
Tout se perdrait dans les artères du centre ville.
Il s'était promis de ne plus penser à elle une fois au sol
Et il n'y parviendrait pas.
Ni les heures suivantes ni les années suivantes.
Trois soirs plus tard, par la fenêtre de la chambre d'hôtel,
Il regarderait les voitures ensevelies.
Tard dans la nuit un homme déblaierait son pare-brise à l'infini.

jeudi 6 février 2014

Ma table basse # 5

Bon, alors je continue !


- Le programme télé n'est pas encore stabiloté. Etrange... le Philou a du avoir quelque chose de plus urgent à faire !
- J'attendais un coup de téléphone (admirez au passage mon magnifique portable de l'époque antédiluvienne qui ne fait que... téléphone !... Oui, si vous ne le saviez pas encore, je continue à militer contre la dépendance au "téléphonequipermetdêtreconnectévingtquatreheuressurvingtquatre")
- J'ai commencé un magnifique bouquin : le tome 1 de "Le poids des secrets" de Aki Shimazaki. De la magnifique littérature japonaise que je trouve toujours envoûtante, douce et poétique même si elle traite de sujets graves... Cette photo a été prise alors que je n'en était qu'au début. Après cette photo, je me suis assise sur le canapé et je l'ai terminé sans m'arrêter (ah si, j'ai été dérangée par le coup de téléphone que j'attendais)
- Il manque deux télécommandes
- En lisant le supplément "Styles" de l'Express, j'ai découvert avec joie que Florent Marchet avait sorti un chouette album : Bambi Galaxy que je me suis emprêssée d'aller découvrir (après avoir terminer la lecture du poids des secrets)
- J'ai encore deux BD à lire car je dois les rapporter à la médiathèque : Aya de Yopougon tome 4 et Bien des choses de François Morel
- Le parquet n'est pas clean, je vois deux espèces de tout petits machins blancs qui traînent devant la table... Normal, je n'ai pas fait le ménage ce week-end (feignasse)
- Si vous remarquez bien, il y a un nouveau feutre dans le pot à crayons
- Si vous remarquez toujours bien, la corbeille à laine n'a franchement pas diminué
- ..... Et les mots fléchés toujours pas faits
- En revanche, les médiators se baladent toujours. Ils sont certes toujours sur le même livre, mais on assiste à une sorte de ballet. C'est plutôt bon signe, cela veut dire que la guitare est utilisée, et donc que les chansons sont améliorées !

A la semaine prochaine !

lundi 3 février 2014

Les insurrections singulières - Jeanne Benameur

 
 
Au seuil de la quarantaine, en pleine rupture amoureuse et alors que l'usine dans laquelle il travaille licencie et délocalise à tout va, Antoine retourne chez ses parents pour quelques jours. Entre rupture, lutte et rébellion, ce court séjour sera pour lui l'occasion de faire le point sur sa vie, sur ses rêves (ses "non-rêves" plutôt), ses envies, ses doutes... En pleine introspection et questionnement sur l'utilité et le but de sa vie, sa petite vie médiocre de classe ouvrière, il va rencontrer Marcel, vendeur de livres sur un marché. Cette rencontre va bouleverser sa vie et l'entraîner sur une pente qu'il était loin d'imaginer : et s'il plaquait tout, là, maintenant, comme ça ? S'il faisait un peu le point sur ce qu'est véritablement son existence et surtout sur ce qu'il voudrait qu'elle soit. Quel est l'intérêt de se lever aux aurores tous les matins pour aller à l'usine faire chaque jour les mêmes gestes ? Pourquoi se tuer à la tâche pour les patrons, les actionnaires qui, d'un claquement de doigts peuvent faire basculer votre vie ? Et puis c'est quoi "réussir sa vie" ? Est-ce, comme son frère Loïc faire de belles études et devenir enseignant, transmettre le savoir aux enfants ? Est-ce se marier, avoir des enfants ? Est-ce réaliser les rêves de ses parents ? Et si "réussir sa vie", c'était simplement vivre en harmonie avec soi-même, se réaliser ?

Voici un beau roman initiatique sur la vie d'un homme en proie aux doutes, en quête de liberté et à un carrefour essentiel de sa vie. C'est l'histoire d'une découverte de soi, c'est l'histoire d'une renaissance, d'une naissance, tout simplement. C'est poignant, touchant, bouleversant. La première partie du roman est un peu sombre, triste, on assise à une sorte "d'errance psychologique" du personnage (cela m'a un peu rappelé "Les lisières" d'Olivier Adam), puis tout à coup, l'histoire s'accélère et s'illumine petit à petit jusqu'à la la clarté finale !

Extraits :

"Je voudrais prendre le temps de demander à tous ceux que j'ai vus ici "C'était quoi votre rêve quand vous étiez môme ?" Juste pour savoir. Pour entendre de belles choses. Parce que je suis sûr que des rêves, ils en avaient. Il n'y a pas que moi, bon Dieu. C'est pas parce qu'on fait tous les jours des gestes simples, toujours les mêmes, que dans la tête il ne se passe pas des choses complexes. Les rêves c'est complexe. Ca vous envoie là où vous ne devriez jamais mettre les pieds. Les ouvriers, on a tort de croire qu'ils ne rêvent que du dernier écran de télé ou du barbecue sur la terrasse du pavillon. J'ai côtoyé ici des gens qui avaient des rêves de fou, ils n'en parlaient pas, c'est tout. J'en suis sûr.

"Oui, ça fait peur, le temps mort. Pourtant c'est dans ce temps-là, où en apparence il ne se passe rien, que tant de choses en nous se ramassent, pour prendre forme... Regarde, si tu n'étais pas parti te morfondre au bord de la mer, tu serais là aujourd'hui ? Le temps mort, là-bas tout seul, tu l'as supporté. Aujourd'hui tu es ici."

"Vous êtes sur votre route ! ça se voit ! personne ne peut plus vous arrêter avec des balivernes. C'est difficile, une route, et douter, c'est pas mal non plus. Ils me fatiguent, les gens trop sûrs d'eux... mais vous, vous êtes assez intelligente pour douter. Ne vous laissez pas tirer en arrière, mon petit. On n'a pas l'éternité devant nous. Juste là vie."
 

dimanche 2 février 2014

Couture en cours...

 
 
Je suis très occupée là...
Et surtout, j'ai très très honte car ces deux petites choses en cours de préparation auraient du être expédiées par la poste à Noël. J'ai malheureusement eu une période de fêtes un peu compliquée qui m'a fait prendre du retard dans ces ouvrages. Bon ce n'est pas trop grave, on va dire qu'au lieu de les offrir à distance aux deux petites filles auxquelles elles sont destinées, je vais sans doute pouvoir leur offrir "en vrai" d'ici quelques semaines ! Ce qui me permettra d'ailleurs de préparer une autre petite chose pour un petit garçon qui va tout bientôt fêter ses 3 ans. A suivre...
 
Pour l'instant, je reconnais que cela ne ressemble à rien, mais j'espère que le rendu final ressemblera à mon projet !