lundi 30 décembre 2013

La refusée de la Villa Médicis



 Non, en fait, Claire Diterzi a bien été pensionnaire à la Villa Médicis, mais au grand dam de certains "intellectuels" qui pensaient qu'une chanteuse de variété n'avait pas sa place dans l'antre de la création artistique.
 
Moi je pense que Claire Diterzi avait toute sa place dans la célèbre et belle Villa surplombant Rome. La preuve avec ce bel album, "Le salon des refusées", qu'elle a créé là-bas, et que l'on peut qualifier d'oeuvre musicale artistique (enfin bon, je sais, ceci n'est que mon humble avis !). C'est vrai, pourquoi être pensionnaire de la Villa Médicis ne devrait rimer qu'avec "création décalée ou originale" ?
 
Je trouve que l'article que Télérama lui a consacré en janvier dernier reflète parfaitement ma pensée :
"Dire que son arrivée à la villa Médicis avait fait s'étrangler quelques pisse-froid, terrifiés qu'une artiste de musique dite « populaire » puisse partager le même espace que des compositeurs « savants »... Ce Salon des Refusées est une réponse flamboyante. Un album truffé de références, étonnant, exigeant, déconcertant. Et remarquable. Sans lâcher sa guitare électrique, Claire Diterzi délaisse les machines qu'elle affectionnait pour un instrument banni (refusé, lui aussi) de la chanson et la pop : la viole de gambe. En résulte un son âpre, presque ancestral ; un dépouillement acoustique auquel elle ne nous avait pas habitués. Même son chant se débarrasse des effets d'hier, s'offrant dans une nudité d'équilibriste, impressionnant, mais pas démonstratif. Comme si l'éloignement créatif — et l'adversité ? — l'avait poussée à revenir à l'essentiel. A bien écouter, son disque dessine une carte du Tendre, au plus intime, dont le titre devient peu à peu un tiroir à double, ou triple fond. La « refusée » Diterzi ne se cogna pas seulement à la porte de la villa ; elle se heurta aussi à des murs amoureux, et avant cela paternels, qu'elle évoque ici sans frime, colère, ni faux-semblant. L'écriture est fulgurante, osée ; traversée d'humour et d'insolence. Parfois bouleversante. Clair-obscur ou Corps étrangers sont des modèles de délicatesse. Scellant, à la barbe des coincés de toutes les chapelles, une renaissance superbe."
 
Le morceau "Corps étrangers" qui clôt l'album, est particulièrement beau :
 

 
Et pour la petite histoire, voici ce qu'était "Le salon des refusés(e)s" :
En 1863, le jury du Salon Officiel de peinture et de sculpture (désigné par les membres de l'Académie), refusa plus de 3000 œuvres sur 5000. À l'époque, le Salon était la seule façon pour un artiste d'acquérir une reconnaissance officielle. L’empereur Napoléon III, sur conseil de Viollet-le-Duc, décida qu’une exposition des refusés se tiendrait au Palais de l’Industrie. Le Salon des Refusés, illustration de l’émergence en opposition avec le goût officiel, marqua par sa grande modernité le début de la libération de la peinture, inacceptable pour la foule habituée au mauvais goût douceâtre des académiques (surnommés à l’époque “pompiers”). Coupée du grand public, cette peinture nouvelle œuvra en marge, dans l'audace soutenue par la foi commune des artistes.           
 
 

mardi 24 décembre 2013

Joyeux Noël !






Chipé chez a-méli-mélo, un petit "tag" de Noël en guise de Merry Christmas !

1. Quel est ton film de Noël préféré ?
Jack Frost qui m'émeut à chaque fois !

2. As-tu des traditions de Noël ?
Ecouter ma fabuleuse compil de Noël

3. Bonbon de Noël préféré ?
A vrai dire, je ne suis pas tellement bonbon ou chocolat de Noël, mais un petit rocher Ferrero passe bien !

4. Bougie parfumée d’hiver préférée ?
La bougie parfumée au papier d'Arménie à la rose. J'aime la sentir en hiver car je l'ai eue en cadeau de Noël il y a quelques années, et depuis, elle représente pour moi la senteur de Noël !

5. Gants ou moufles ?
Gants ou mitaines

6. Souvenir de Noël préféré ?
Quand j'étais petite, quelques jours avant Noël, je faisais le sapin et la crèche avec mon papa, ces instants de partage avec lui m'étaient très chers. En général, tous mes Noël en famille sont des souvenirs de Noël préférés, avec beaucoup de joie et de partage même si nous ne croulions pas sous les cadeaux car ce qui était important, c'était d'être ensemble. Mais avec le recul, je pense que mon plus beau Noël fut le dernier passé avec mon Papa encore vivant et en bonne santé...

7. Tu restes en pyjama ou tu te prépares le matin de Noël ?
Je me prépare comme d'habitude !

8. Ta chanson de Noël préférée ?
C'est un cantique : "Minuit chrétien" car c'était le chant de Noël préféré de ma grand-mère et son souvenir m'est très cher. Chaque fois que j'entends ce chant, les larmes me montent aux yeux, je suis très émue, et puis chanté par un ténor, il est magnifique.

9. Quelle est la personne sur ta liste pour laquelle il est le plus difficile de faire du shopping de Noël ?
Ma belle-maman !

10. Lait de poule ou chocolat chaud ?
Chocolat chaud !

11. Peux-tu donner les noms de tous les rennes du Père Noël ?
Je pense que, comme tout un chacun, je ne connais que Rudolf !

12. Quel est le cadeau le plus bizarre que tu aies jamais reçu ?
Je ne m'en souviens pas mais cela doit être une des farces de ma grande soeur qui a toujours pour habitude à Noël, d'offrir de beaux cadeaux mais aussi des trucs dingues pour rire !

13. Prends-tu des résolutions de nouvelle année et les tiens-tu ?
Je fais la même chaque année : faire plus de sport et faire attention à ma ligne. Cela dure quelque jours et puis.... "j'y pense et puis j'oublie" aussi !

14. Qu’y a-t-il tout en haut de ta liste de Noël ?
Au risque de faire cliché, je souhaiterais que paix, amour, tolérance et santé soient dans tous les foyers. Aujourd'hui, j'ai une pensée plus particulière pour mon beau-papa qui passe Noël à l'hôpital et pour ma Maman dont la santé n'est pas au mieux.

15. Ton sapin est-il vrai ou faux ?
J'ai toujours fait un vrai sapin, mais depuis deux ans, nous n'avons plus de place pour un sapin (à cause de Françoise, la plante gigantesque qui a pris ses aises est que nous ne pouvons plus déplacer -cf. un article de l'an dernier à peu près à la même époque-). Depuis, nous faisons simplement quelques décos.

16. Achètes-tu les cadeaux à l’avance ou attends-tu la dernière minute ?
Je m'y prends systématiquement à la dernière minute et complètement à la bourre et stressée car du coup je me retrouve dans la foule hystérique des derniers jours. Pour quelqu'un qui déteste le shopping c'est une torture. Mais cela ne doit pas me servir de leçon car je fais pareil chaque année !

17. Là où tu vis, passes-tu Noël sous la neige ?
Je devrais ! L'Alsace est en principe une région à neige, mais cela fait bien longtemps que nous n'avons pas vu de neige à Noël, voire peu en hiver ! J'ai même l'impression qu'il neige plus en Bretagne ou en Normandie par exemple !

Il me reste à souhaiter à tous mes lecteurs et toutes mes lectrices, un très heureux Noël !



mercredi 18 décembre 2013

Philocalie

Aujourd'hui, j'ai appris un joli mot : philocalie.

Du grec :
"philo" = aimer
"calli" = beau

Philocalie = amour du beau

Je suis atteinte de philocalie, j'aime ce qui est beau, mais la beauté est subjective et peut revêtir beaucoup de formes différentes.

Aujourd'hui, pour moi, la beauté, c'est ça : un oiseau en plein vol qui semble vous regarder quand vous le photographiez...

vendredi 13 décembre 2013

El silbo de la Gomera...

Quelle belle histoire... Comme chaque vendredi après le boulot, je prends la voiture pour rentrer et je sais que c'est l'heure de l'émission "On parle musique" sur FI. J'entends que l'on va parler de Féloche, artiste que je ne connais pas. Je m'apprête à mettre un CD quand tout à coup, les mots "hommes qui parlent comme les oiseaux" attisent mon attention, moi, l'amoureuse des oiseaux. Je reste donc sur France Inter pour découvrir qui est Féloche et quelle est cette histoire d'hommes qui parlent comme les oiseaux. Et là, je découvre une chanson sublime et une histoire magnifique. Et je me dis : "mais comment ce fait-il que je n'ai jamais entendu parler de cela, moi qui aime tant les oiseaux, la musique atypique, et qui suis allée à Ténérife il y a 3 ans, île canarienne à quelques encablures de la Gomera, d'où est originaire le Silbo... Voici dans cette vidéo, l'histoire de Féloche, de Bonifacio et du Silbo de la Gomera. Je vous laisse découvrir cette belle histoire et cette belle chanson...
 

 
Au-delà du Silbo, je découvre que Féloche est un artiste vraiment super, tant au point de vue chanson, musique, qu'humain ! Magnifique découverte musicale et... humaine donc !
 

 
Féloche voulait juste faire une chanson pour sa Maman, en hommage à Bonifacio Santos Herrera, l'homme qui vécut avec sa Maman et qui l'a élevé. Bonifacio, réfugié politique à Paris, membre du MPAIC (Movimiento por la Autodeterminación e Independencia del Archipiélago Canario) fut assassiné à New York en décembre 2009...
 
Et puis : quelle voix ! Non ?
 
 
C'est une île au paradis où les humains sifflent aussi.
Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le silbo gomero.
C'est le silbo gomero.
Il existe un endroit où les hommes parlent comme les oiseaux.
Sur l'île de La Gomera, on entend "el silbo" en écho.

Entre deux montagnes amarées aux nuages,
Un "guache" siffle pour s'inviter à dîner.

Au menu ? Un "mojo" piquant qui monte aux yeux.
Et, à nouveau, un sifflement pour se dire adieu.

A le voir crapahuter, le pied agile, les jambes arquées,
On ne le distingue dans l'argile que par le son de son sifflet.

La "lucha canaria" pour protéger son île,
"El silbo" pour braver la "Guardia civil".

C'est une île au paradis où les humains sifflent aussi.
Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le silbo gomero.
C'est le silbo gomero.

La "guagua" escalade les jardins en escalier.
Sous le volcan d'la ballade, "el silbo" perce la fumée.

Et me voilà, petit géant, prêt à siffler dans le vent,
Les deux-trois mots que j'ai gardés s'envolent vers toi.
Gomero ! Bonifacio !

Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le "silbo gomero".

mercredi 11 décembre 2013

Profanes

 
 
Terminé il y a de cela quelques semaines déjà, je me rends compte que j'aurais du écrire ce billet à chaud, dès ma lecture terminée, sous le coup de l'émotion. Car Profanes, de Jeanne Benameur, m'a bouleversée, tant par l'histoire que par la construction du roman. Un roman ressemblant un peu à un film de Claude Lelouch où une galerie de personnages se croisent et croisent leurs destins autour du personnage central de l'histoire. Des personnages sensibles et émouvants qui gravitent autour d'un vieil homme. On croirait presque un ballet orchestré de main de maître... Mais profanes n'est pas qu'un "roman-choral", c'est une véritable peinture des sentiments humains, des regrets, des remords, de la trahison, de la mort, de l'espoir et de la vie.

L'histoire : chirurgien cardiaque à la retraite, Octave Lassalle, 90 ans, vit seul reclus dans sa grande maison, aidé par une gouvernante. Au crépuscule de sa vie, il recrute avec un soin calculé, quatre personnes qui auront chacune un rôle à jouer dans sa vie quotidienne. Trois femmes, un homme. Chacun se voit attribuer, un créneau horaire de la journée durant lequel il aura des tâches bien précises à assurer pour accompagner le vieil homme au quotidien. Mais pas que ! Au fil des pages, on se rend compte que chacun d'entre eux aura une importance réelle pour le vieil homme, au-delà des missions confiées... et vice-versa ! Chacun des quatre va se découvrir ou se redécouvrir aux côtés d'Octave. Des masques vont tomber, des émotions vont surgir, des libertés vont se prendre, des blessures vont se panser, des cicatrices encore ouvertes vont doucement se refermer et ce tourbillon tout petit au départ va monter en puissance nous révélant les intimes secrets, les souffrances, les doutes des uns et des autres.

C'est d'une extrême sensibilité et écrit avec délicatesse, pudeur et douceur. Je ne suis pas sortie indemne de cette lecture dans le sens où la beauté de l'histoire et de l'écriture m'a plongé dans l'univers de chacun des quatre mais aussi dans celui d'Octave et du grand drame de sa vie que ces quatre-là réussiront peu à peu à apaiser... Un vrai livre humaniste, un livre sur la foi en les hommes, quand toute autre forme de foi n'existe plus... D'où le titre !

Nota : j'avais emprunté ce livre à la médiathèque mais je vais l'acquérir car c'est le genre de livre qu'il faut vraiment avoir dans sa bibliothèque !

mardi 10 décembre 2013

Un bel hommage

Hier au boulot, nous avons tous reçu un mail de notre Directrice nous conviant à rendre hommage à Nelson Mandela à 11h50 dans la rue intérieure du bâtiment. Prévoir 15 minutes...
 
Tout en me demandant s'il allait s'agir de 15 minutes de silence, je me rends sur le lieu de l'hommage vers lequel affluaient adminitratifs, professeurs et étudiants, remplissant bientôt ce grand espace.
 
Ce fut un moment de recueillement, un moment émouvant où les pensées de tous s'envolaient vers ce Grand Homme pour lequel, quasiment au même moment, la planète entière rendait hommage.
 
La Directrice a rappelé le parcours et l'engagement de Madiba, puis, des étudiants ont lu des extraits des moments forts de ses discours. Un autre a lu le poème "Invictus" de William Ernest Henley, poème cher à Nelson Mandela et qui sera d'ailleurs repris dans le film éponyme.
 
Plutôt qu'une minute de silence, elle a ensuite proposé qu'on lui offre une salve d'applaudissements, ce qui fut aussitôt fait intensément, puis, un extrait du concert de Johnny Clegg chantant Asimbonanga lors du concert à Francfort en 1997 lorsque que Nelson Mandela en personne est monté sur scène ! A nouveau, grand moment d'émotion et de recueillement, avec cette magnifique chanson à fond dans les oreilles...
 
J'ai beaucoup aimé ce moment, et j'ai apprécié que notre Boss organise cet instant commémoratif...
 



Invictus

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.



samedi 7 décembre 2013

Happy birthday Radiostar !

 
Ma radio préférée fête son cinquantenaire. Joyeux Anniversaire France Inter !






 
Mon premier souvenir de France Inter remonte à mon enfance lorsque, rentrant de l'école, je retrouvais Maman en train de faire de la couture et branchée sur Radioscopie. Mon premier souvenir de France Inter, c'est donc la voix de Jacques Chancel. D'où ma nostalgie de cette émission, et d'où, ma sonnerie de portable (cf. quelques articles plus bas !!!).
 
Je me souviens également de l'Oreille en coin et de Kriss, de José Artur, Macha Bérenger, le tribunal des flagrants délires...
 
Aujourd'hui, j'allume la radio dès que je le peux, et quand je ne le peux pas, je l'écoute en replay (vive la fée Internet !). Aujourd'hui, mes émissions fétiches sont On parle musique, Live me do, ça ne peut pas faire de mal, l'Atelier, Eclektic, Sur les épaules de Darwin, la chronique de François Morel, Cosmopolitaine, On aura tout vu, Le masque et la plume et On va tous y passer quand j'aime l'invité... Je trouve également formidable leur programmation musicale qui m'a permis, et me permet encore de faire de belles découvertes... Bref, je suis une inconditionnelle et une accro !
 
Edit du dimanche 8/12
Ce week-end d'anniversaire est particulièrement intéressant car jalonné d'émission thématiques superbes, d'anciens extraits radiophoniques, d'interviews et de concerts. Le Live me do de Vally d'hier soir m'a, vous vous en douterez enchantée puisque réunissant Vincent Delerm, Jeanne Cherhal et Ibrahim Maalouf ! Et à l'instant, se termine "Avec et pour les femmes" sur la libération des femmes et la place de la femme à France Inter, dans les médias en général et dans la vie quotidienne en particulier...
 

vendredi 6 décembre 2013

La grande évasion de Madiba



Voilà, il s'en est allé... Le Père de la nation arc-en-ciel, le symbole de la liberté et de l'égalité, l'homme qui fait l'unanimité dans tous les coeurs s'est éteint...
 
Je fais partie de cette génération qui était jeune et fougueuse dans les années 80 et qui était touchée par ces événements tels que la lutte anti-raciste avec le mouvement "Touche pas à mon pote", ou la chute du mur de Berlin, ou donc encore, le combat contre l'apartheid et le soutien pour la libération de Nelson Mandela... Voilà, il s'en est allé et j'ai versé ma petite larme d'émotion pour ce Grand Homme...

Le cinéma a produit plusieurs films sur Nelson Mandela. J'ai beaucoup aimé Goodbye Bafana mais est été plus particulièrement touchée par le très beau film de Clint Eastwood, Invictus qui m'a vraiment pris aux tripes ! C'est peut-être un film sur le rugby certes, mais vraiment pas que...  Si vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille vraiment !
 
 
 

lundi 2 décembre 2013

Inoubliable Diva...




Maria Callas, décédée en 1977, aurait fêté aujourd'hui son 90ème anniversaire. L'occasion pour moi de vous dire que j'aime beaucoup l'opéra et particulièrement ce morceau, La Wally, qui me donne la chair de poule. J'aime tout simplement, tout le répertoire de cette immense cantatrice qu'est Maria Callas :