dimanche 12 août 2012

Cela fait tout bizarre...

.... de voir son histoire et sa photo dans un hebdomadaire féminin national !



C'était dans les kiosques lundi dernier, dans le magazine Maxi n° 1345 du 6 août. Le thème : "FIV, don de gamètes, adoption... Jusqu'où aller pour avoir un enfant ?". J'avais été interviewée en avril sur ce sujet par une journaliste avec laquelle j'avais passé plus de deux heures au téléphone. Au final, ce sont donc ces deux heures d'entretien qui ont été synthétisées en 3 colonnes, et là, je dis bravo à Alexandra pour la qualité de son article et la manière dont elle a résumé notre histoire. J'ai moi-même versé une larme à la lecture de l'article alors qu'il s'agissait de ma propre histoire, c'est dire si la sensibilité et l'émotion étaient présentes ! Quelle prouesse de retracer aussi parfaitement notre parcours ! Alexandra, je vous l'ait déjà dit par SMS, mais si vous me lisez, je vous le redit : merci beaucoup pour la qualité de votre travail qui est le reflet de l'échange que nous avons eu, ce fut un moment très fort pour moi et je suis ravie d'avoir pu témoigner ainsi, ravie si notre expérience peut aider d'autres couples...

Je me permets de retranscrire ci-dessous votre article :
"Lorsqu'on m'a découvert des problèmes d'infertilité, nous avons cru mon mari et moi que la médecine nous permettrait de triompher de cet obstacle. Mais cela n'a malheureusement pas été aussi simple. J'ai subi quatre inséminations artificielles, sept FIV et trois transferts d'embryons congelés avant de tomber enceinte. Mais ce bonheur a été de courte durée puisque j'ai accouché à cinq mois de grossesse d'une petite fille sans vie, prénommée Emilie. Parler de deuil n'est rien comparé à ce que nous avons vécu Philippe et moi, nous étions en miettes...
Notre amour, lui, en est sorti plus fort que jamais. Seulement, que devions-nous faire après un drame pareil ? Nous ne savions plus où nous en étions, nous étions submergés par la douleur et ne pensions plus qu'à une chose : faire un autre enfant. J'étais prête pour ça à faire de nouvelles FIV, même si autour de moi on me recommandait de freiner, de prendre soin de moi. Cela a été difficile, aussi bien physiquement que psychologiquement, mais je l'ai fait. Jusqu'au jour où on m'a annoncé une grossesse extra-utérine et où j'ai tout arrêté. Je n'en pouvais plus.
Ensuite, nous avons entrepris une procédure d'adoption, persuadés que c'était pour nous l'ultime solution. Je venais d'avoir 40 ans lorsque j'ai pris conscience que les délais d'attente pouvaient aller jusqu'à cinq ans. C'est là que j'ai réalisé qu'on foutait notre vie en l'air, et qu'en nous dirigeant vers l'adoption on se trompait de chemin. Tout ce que nous avions enduré durant toutes ces années, nous l'avions fait dans l'espoir d'avoir un bébé "à nous". Or, adopter un enfant était complètement différent ! Il était temps de dire stop à cet acharnement. Alors on a voyagé, on a fait construire une maison, on a redéfini des projets de vie plus réalistes.
Aujourd'hui, nous n'avons absolument aucun regret. Nous sommes allés jusqu'au bout pour tenter d'avoir notre enfant. Renoncer à ce "bébé à tout prix" après tant de souffrances, c'était se protéger, accepter de voir les choses en face et ne plus avoir peur d'être heureux à deux..."

Alexandra Martin

Et puis, un grand merci également à Arnaud le photographe ! Je pense qu'il a du faire à peu près 200 clichés de nous et je trouve que la photo qui a été retenue pour l'article est parfaite parce qu'elle reflète exactement ce que nous sommes !



5 commentaires:

  1. Bien sûr que je vous lis, Véronique ! Je vous suis même fidèle ! Merci pour ce sms très touchant, découvert loin de vous, alors que je foulais le pavé Vénitien pour quelques jours trop courts. Je suis heureuse vraiment que cela vous convienne et je regretterais longtemps de n'avoir pas eu plus d'espace pour vous raconter. Vous avez raison c'est un exercice bien difficile que celui de synthétiser les émotions d'un récit de vie comme le votre. Je n'oublierais rien de nos échanges, de votre voix si douce, sensible et rieuse. Et quel plaisir de découvrir votre visage et celui de Philippe sur la photo - qui est géniale d'ailleurs ! Tout cela aurait mérité tellement plus, mais votre message efface ma frustration. Mille mercis encore, je vous souhaite le meilleur. Au plaisir de vous lire... Je vous embrasse aussi, Alexandra

    RépondreSupprimer
  2. Je suis très touchée aussi...A quelques différences, notre parcours est similaire.
    J'ai fait un rêve il y a peu : une femme âgée, comme une sorte de sage, me disait "On peut être mère sans avoir eu d'enfant". Assez enseignant...
    Je vous souhaite le meilleur et le meilleur du meilleur !
    Delphine, d'Amiens

    RépondreSupprimer
  3. J'ai versé aussi une larme, sur les deux dernières lignes de l'article. Et émue de découvrir ton (votre) visage(s). Vous êtes si beaux. Il y a un moment que je pense t'écrire pour évoquer votre parcours, mais je n'osais pas. Je n'ai pas un parcours aussi long et lourd, mais similaire et aujourd'hui, je n'arrive pas (encore?) à renoncer. Je suis perdue sur ce sujet délicat et je suis heureuse que vous, de votre côté, ayez trouvé votre chemin. Surmontant la douleur et vous unissant. Quand d'autres se déchirent à moins.

    RépondreSupprimer
  4. Tout comme Ange, émue de découvrir ton visage et surtout de lire ton témoignage qui rend ma situation plus supportable. Je n'en suis pas encore au renoncement. Je me pose la question. Mais je n'en suis pas loin. Voilà. C'est encore très compliqué.

    RépondreSupprimer