jeudi 24 octobre 2013

Perfect sense



Il y a quelques mois, j'ai vu ce film de David MacKenzie avec Ewan McGregor et Eva Green. L'histoire m'avait scotchée... Assez percutant comme histoire, glaçant même... A voir car différent je trouve, des autres films à base de virus destructeurs et d'épidémies meurtrières... Et puis, ce qui ne gâche rien : les deux acteurs principaux sont magnifiques !
 


"En finir avec l'inutile pour recommencer avec l'essentiel... Ce film est un chef d'oeuvre, tout simplement.
 
Perfect sense est avant tout un film qui traite de l'Homme et non pas un film scientifique ou de science fiction. L'épidémie est un moyen pour le réalisateur de mettre en avant la nature humaine. Le film ne s'attache pas à expliquer en détails les modalités d'une maladie incomprise mais plutôt à montrer comment les humains en sont affectés et comment ils réagissent. La dynamique du film est bonne, la voix off est indéniablement indispensable : omniprésente, elle traduit chaque étape du film en une plausible réalité qui pourrait nous affecter. Le film est porté par la performance des deux acteurs principaux d'une grande justesse. On ne tombe jamais dans le pathos, au contraire, le réalisateur s'applique à montrer l'espoir des hommes qui leur permet de passer outre la perte de leur sens et ce même à la fin. D'ailleurs, chaque perte est marquée par l'exacerbation d'un sentiment, d'une émotion ou d'un comportement. Ces prodromes renforcent le caractère inéluctable de la maladie qui se propage comme une avalanche, et d'ailleurs à ce titre, elle n'est plus une pandémie mais fait partie même de l'évolution de l'homme (parallèle avec les mammouths et leur extinction). Le réalisateur a réussi à traduire le sentiment d'impuissance qui petit à petit gagnait le corps des hommes qui sont presque "déhumanisés" par ce processus. Je ne vois pas comment la fin aurait pu être mieux réalisée ; au lieu de nous faire croire à un pseudo-vaccin thérapeutique trouvé à la vitesse de la lumière et permettant à tous les humains de recouvrir leur sens , le final appuie la thèse qui constitue tout le film : la vie continue . La scène finale est, je pense, mal comprise par beaucoup : au début du film , il est dit "l'obscurité puis la lumière " ; en fait , après la perte de l'odorat , du goût , et de l'audition, les hommes deviennent aveugles et ne voient plus, jusqu'à un moment de répit où la vue revient , et avec elle, le bonheur immense d'être vivant , et la compréhension par l'homme que peut importe sa condition, ce qui compte c'est d'être entouré de ceux que l'on aime, de ne pas mourir seul (idée qui terrorise les personnages au cours du film)."
 

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