mercredi 11 avril 2012

Olympe de Gouges, destin d'une féministe avant l'heure...

Voici un nouveau roman graphique qui a toutes les chances de me plaire puisqu'il traite d'un sujet qui me touche, le féminisme ! Et particulièrement le destin de cette femme qui a su, bien avant les suffragettes, Simone de Beauvoir ou Antoinette Fouque a osé militer pour le droit des femmes, quitte à y laisser sa vie...


Née en 1748, fille d’un boucher montalbanais mariée de force à un traiteur arriviste et grossier, mère à dix-sept ans, Marie Gouze aurait pu ne jamais devenir Olympe de Gouges. Seulement voilà, de son père naturel, le dramaturge et académicien Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, la petite Marie semble avoir hérité d’une insatiable curiosité intellectuelle et d’un goût immodéré pour le théâtre. Veuve à dix huit ans, la belle n’a donc plus de raison d'hésiter : elle prend son fils sous le bras, et s’envole direction Paris. Là, aidé par son charme naturel, son esprit vif et un sens aigu de la répartie, elle se fait sa place au soleil. Le chevalier de Saint-George, Camille Desmoulins, Mirabeau, le duc d’Orléans, Rousseau, Condorcet, La Fayette : elle connaît le tout Paris et le tout Paris connaît Olympe de Gouges.


"Oui, la nation doit comprendre l’injustice faite aux femmes. J’ai défendu les noirs ; mes sœurs sont-elles mieux traitées ? Quand une épouse adultère ou une fille insoumise peut se retrouver enfermée à vie dans un couvent par la seule volonté de leur époux ou père tout puissant, n’est ce pas un scandale ?" Abolition de l’esclavage, assistance aux plus démunis, droit de divorce pour les femmes, égalité entre les sexes : loin de n’avoir qu’un seul combat, l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est sur tous les fronts. Et c’est bien cela qui la perdra. Humaniste jusqu’au bout des ongles, elle s’indigne du sort tragique réservé au Roi et à sa Cour. Prise en grippe par les Jacobins - Robespierre en tête -, elle finira le 3 novembre 1793 sur l’échafaud.

Comme ils l’avaient fait avec Kiki de Montparnasse, Catel et Bocquet retracent de façon romancée, mais avec une rigueur historique constante, le parcours de vie de cette femme d’exception, dont les idéaux très en avance sur son temps ont forgé quelques-unes des valeurs clés de nos sociétés d’aujourd’hui. En quelque trois cent planches de création exigeante et généreuse, un magnifique portrait féminin et un hommage vibrant à l’une des figures essentielles du féminisme.

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A savoir : c’est à partir de 1791 qu’Olympe de Gouges va montrer toute sa grandeur. L’Assemblée constituante produisant une Constitution qui exclut les femmes des droits de cité, Olympe publie un texte qui fait date dans les annales du féminisme originel : « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »

Le préambule adressé à Marie-Antoinette, ainsi que l’article X étaient prémonitoires, vous pourrez le constater en consultant l’intégralité de cette déclaration en cliquant ici

Elle rédige également des pamphlets contre Marat et Robespierre. Lors du procès de Louis XVI, elle tente de défendre le roi, qu’elle ne juge pas coupable en tant qu’homme mais uniquement comme souverain.


"Pensez à moi et souvenez-vous de l’action que j’ai menée en faveur des femmes ! Je suis certaine que nous triompherons un jour !"

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