lundi 4 juillet 2011

Mes derniers coups de coeur littéraires

Me voici de retour avec une petite sélection des meilleurs livres que j'ai lus récemment et j'ai eu beaucoup de chance car je choisis souvent mes lectures au hasard d'une critique, d'un titre, d'une couverture… Mes goûts sont variés, je ne me cantonne donc pas à un genre en général, et l'offre de lecture est si vaste, il y a tant de choses à lire (et si peu de temps) que je deviens un peu boulimique ! Voici donc un petit échantillon de mes coups de cœur, et non Marie, malgré le titre de mon avant-dernier billet, il n'y est pas question du livre de Zoé Shepard, bien qu'il soit dans ma Pile A Lire !


La reine Alice – Lydia FLEM

Hommage discret à Lewis Carroll, l'héroïne traverse réellement le miroir lorsqu'elle se découvre un cancer. Dans le laboratoire du Grand Chimiste ou chez Lady Cobalt, elle converse avec des objets magiques et des personnages extravagants : la Licorne, Cherubino Balbozar, le Grincheux, le docteur H., les Contrôleurs, la Plume, l'Attrape-Lumière... Persécutée par les uns, protégée par les autres, la dame aux turbans se joue des épreuves et devient La reine Alice.

La lecture de ce livre m'a fait passer du rire aux larmes, de l'émotion à la tristesse, de la magie à la dure réalité de la vie. L'auteure a une plume poétique voire féerique et déroule son histoire tel un conte… Raconter ce terrible combat qu'est le cancer à travers les yeux d'une Alice au pays des merveilles semble rendre la douleur plus acceptable. Dieu m'en préserve mais je me suis même dit que si un jour je dois vivre cela, je n'aurai de cesse de lire, relire et relire encore ce livre pour avoir la force de m'en sortir avec l'imagination et la magie de l'héroïne.

Dans sa chronique de l'Express, François Busnel en a dit que c'était "le livre qu'il (fallait ) mettre entre toutes les mains de tous ceux qui, un jour, doivent affronter la maladie, l'hôpital et son cortège de doutes. […] Il y a une élégance folle dans ces pages, et un bel humour. La preuve, surtout, que la fiction est, dans un monde où la réalité prend le masque du cancer, le plus beau et le plus efficace moyen de mettre la mort à distance."


Le livre des choses perdues – John CONNOLLY

Inconsolable depuis la mort de sa mère, David, 12 ans, se réfugie dans les livres pour fuir le remariage de son père et se consoler de la naissance de Georgie, son demi-frère. Un jour, il découvre un trou caché derrière des buissons, au fond du jardin, et se retrouve propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange et hostile peuplé de trolls, de sires loups, de créatures hybrides, mi-hommes mi-animaux, et d'autres personnages issus de ses lectures et de son imaginaire... Grâce à l'aide du Garde-Forestier et de Roland, un preux chevalier, il va, après bien des épreuves – combats, énigmes à résoudre... – rencontrer un vieux roi qui conserve ses secrets dans un volume mystérieux, 'Le Livre des choses perdues'. Ce dernier, conseillé par l'Homme Biscornu, être maléfique qui suit David depuis son arrivée, lui propose un pacte : la vie de son demi-frère contre son royaume. David trahira-t-il Georgie ?

Avec ce livre, je suis retombée en enfance, revivant tour à tour les aventures du petit chaperon rouge, de blanche-neige et les sept nains et autres contes merveilleux qui fascinent tous les enfants. Je me suis laissée porter au fil des pages par l'aventure de David et de ses rencontres, j'ai tremblé avec lui face au danger, j'ai applaudi son courage et pleuré à chaudes larmes en lisant les dernières pages. Ce livre, c'est une grande éclaboussure de bonheur, moi aussi j'avais douze ans, comme David, et peur de l'homme biscornu ! A la base, c'est un roman-jeunesse, mais qui a dit qu'une fois adulte on ne pouvait pas lire ce genre d'ouvrage ? Pas moi, bien au contraire, et j'ai pris un bon bain de jouvence !


Kafka sur le rivage – Haruki MURAKAMI

Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

Mon premier livre d'un auteur japonais, et je n'aurai qu'un mot : étonnant ! Ce livre initiatique raconte le parcours d'un adolescent désirant fuir son père, sa vie, et accessoirement retrouver la trace de sa mère et sa sœur, mais aussi le parcours d'un vieux fou qui a le don de parler avec les chats… Leurs destins vont se croiser à travers une incroyable épopée, une quête d'identité pour Kafka, la certitude d'une mission à accomplir pour Nakata. Là encore, du rêve, de la magie, du fantastique, un voyage à travers l'imaginaire et le réel, un récit époustouflant et fascinant qui vous happe très vite et dont vous avez du mal à en sortir. Quand je l'ai lu, je l'avais toujours sur moi, afin de saisir la moindre occasion de m'y replonger, ne serait-ce que pour quelques minutes ou quelques lignes. Je l'ai même fini en cachette dans mon bureau car je n'en pouvais plus, il fallait que je connaisse la fin !


Le portique – Philippe DELERM

Quelle place peut prendre dans votre vie la vision d'un portique au fond du jardin ou comment un professeur de lettres peut-il remettre en question le sens de sa vie ?
Sébastien, professeur de collège est pris d'un malaise en classe. De cette faiblesse va découler un sentiment d'inquiétude. La vie n'est plus la même, les petits bonheurs quotidiens revêtent une fragilité que Sébastien n'avait jamais pensé possible.

Une lecture plus simple, plus douce que les précédentes. Du Philippe DELERM quoi, où resurgissent tous les petits plaisirs de la vie et la certitude qu'il faut saisir chaque occasion de profiter des bonheurs quotidiens. J'ai aimé la douceur qui se dégageait de ce livre, les silences ressentis, le calme, mais aussi l'évolution du personnage principal, de son mal-être à sa renaissance en quelque sorte. On devine les sous-entendus liés aux souvent difficiles conditions de travail des enseignants, et le cheminement du personnage, sa manière de se "forcer" à faire en sorte que tout aille mieux, à faire en sorte de "guérir". Une lecture émouvante et appaisante.


Une promesse – Sorj CHALANDON

Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Dans cette maison, voici Etienne et Fauvette, un vieux couple qui n'a jamais cessé de s'aimer. La maison est silencieuse. Les volets fermés et la porte close. Nuit et jour pourtant, ils sont sept qui en franchissent le seuil. Sept amis, les uns après les autres, du dimanche au lundi, chacun son tour et chacun sa tâche. Il y a le Bosco, ancien marin qui tient le bar du village, il y a Madeleine qui, chaque semaine, fleurit la maison, il y a Berthevin qui allume et éteint toutes ses lumières, il y a le professeur qui dit des poèmes à voix haute, il y a Ivan, l'ancien cheminot, qui ouvre les fenêtres, il y a Léo qui traverse le village à vélo, puis Paradis enfin, qui remonte la petite horloge. Au grenier, comme une sentinelle, une lampe ancienne veille au cérémonial.

J'ai mis un peu de temps à comprendre ce qui se passait réellement… ou peut-être ne voulais-je pas le comprendre… Peut-être repoussais-je le moment de découvrir la réalité ? Je ne peux pas en dire trop sur ce livre si vous souhaitez le découvrir car si j'en dévoile un chouïa de trop, vous comprendrez certainement, vous… Juste dire que là encore, du mystère, de la magie, de l'irréel, de la tendresse, de l'amour, de la souffrance, de l'amitié, de la fraternité… une très belle fraternité, la simplicité de la vie, les petits gestes du quotidien, d'un petit portail en bois que l'on ouvre, à l'horloge que l'on remonte, d'une grille de mots croisés entamée à la fraîcheur d'un bouquet de fleurs, d'un trajet à bicyclette au petit blanc au comptoir du bistrot du village… Cela fleure bon la campagne, l'authenticité, la "vraie vie" et l'amour... A son comble. A lire absolument !


L'ombre du vent – Carlos RUIZ ZAFON

Le récit débute à Barcelone, après la guerre civile, marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Un matin de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le cimetière des livres oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est convié par son père, modeste boutiquier de livres, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y 'adopter' un volume parmi des centaines de milliers. Il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans de nombreux secrets : 'L' Ombre du vent'. Pourquoi les romans de cet auteur mystérieux sont-ils brûlés les uns après les autres ? Pourquoi tant de mystère ?




Ce livre m'a été offert par mes collègues de bureau pour mon anniversaire. Je ne l'ai pas lu tout de suite et l'ai emporté dans ma valise pour la Martinique. Une lecture de vacances donc, un livre que l'on lit quand on est reposé, serein, heureux, détendu et que l'on a du temps, car ce livre, on n'a pas envie de le lâcher ! Un livre MERVEILLEUX qui m'a transportée dans la Barcelone de l'après-guerre civile et dans une enquête époustouflante menée par un jeune garçon intelligent et attachant et son papa libraire. On se prend immédiatement de sympathie pour le héros, le jeune Daniel Sempere qui n'aura de cesse de découvrir la véritable histoire de Julian Carax, écrivain maudit. L'univers du livre et de l'écriture traités dans ce livre m'ont transportée dans ce milieu qui m'est si cher. L'écriture est belle, l'intrigue rondement menée, les personnages attachants ou détestables et la description des lieux et situations très réaliste : on s'y croirait. On s'y croit d'ailleurs tellement que le monde alentour n'existe plus ! Il n'y a plus que Daniel, Clara, Béa, Barcelo, Julian, Pénélope, Fermin et Barcelone !

Je suis en train de lire la "suite", Le jeu de l'ange. Je mets "suite" entre guillemets car ça n'est pas réellement une suite mais une autre histoire au cours de laquelle on retrouve certains personnages. Je n'en suis qu'au début de ma lecture et je duis déjà transportée, comme son prédécesseur, dans une intrigue au cœur du milieu de l'écriture.

Passionnée par l'univers de L'ombre du vent, j'ai également emprunté à la médiathèque la version espagnole "La sombra del viento" et vais donc en tenter la lecture dans sa version originale, avec les vrais mots de l'auteur, un challenge linguistique que j'espère relever avec succès !


La douane volante – François PLACE

Bretagne, 1914. La guerre menace.
Une nuit, la charrette de la mort s’arrête devant la maison de Gwen le Tousseux , le jeune orphelin. C’est lui que vient chercher l’Ankou, pour l’emmener au pays dont on ne revient jamais…
Quand Gwen se réveille, il est passé de l’autre côté, dans un monde comme surgi du passé. Dans ce pays étrange, effrayant mais fascinant, dominé par la douane volante, il va vivre des aventures extraordinaires.
Gwen l’Egaré parviendra-t-il a retrouver sa terre natale ou son destin sera-t-il à jamais lié à Jorn, le redoutable officier de la douane volante ?

Encore un roman jeunesse, et d'ailleurs, quand j'ai refermé ce livre, je me suis immédiatement dit qu'il me faudrait absolument l'offrir à mon filleul quand il aurait 12-13 ans, c'est-à-dire dans dix ans, nous avons encore un peu de temps !

Dans la douane volante, on y parle de Bretagne, de ses landes, des marées, mais aussi de l'Ankou et du Kraken… Un livre truffé de personnages légendaires, de mystère, de magie et d'aventures à cent à l'heure ! En bonne bretonne que je suis, cette histoire m'a passionnée et transportée de l'autre côté, là où la charrette de l'Ankou vous emmène, dans une lointaine contrée pleine de mystères ! Un roman à faire découvrir à tous les jeunes (et aux moins jeunes aussi !).



Man in the dark – Paul AUSTER

Contraint à l'immobilité par un accident de voiture, August Brill, critique littéraire à la retraite, trouve refuge contre les inquiétudes des temps présents et le poids des souvenirs qui l'assaillent lors de ses innombrables insomnies en se racontant une nuit l'histoire d'un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie, 'ici et maintenant', à une impitoyable guerre civile.

"Man in the dark" est la version originale anglaise de "Seul dans le noir". C'est le second roman en anglais que je lis. Pour le premier, je m'étais attelée à un romain un peu ardu : "Let the great world spin" (Et que le vaste monde poursuive sa course folle) de Colum McCann. Un roman choral, bien épais que j'ai eu du mal à lire mais que j'ai réussi tout de même à lire jusqu'au bout. Un peu laborieux quand même à cause de la pluralité des personnages et des histoires parallèles ! J'ai de suite lu la version française pour vérifier que j'avais bien tout compris et me suis aperçue que finalement, ce n'était pas si mal puisque dans les grandes lignes, c'était bien cela. Et sans dico !

J'ai donc réitéré l'exercice de la lecture anglaise avec un deuxième roman plus court et plus simple. Et là, c'est passé comme une lettre à la poste et j'ai même été littéralement absorbée par l'histoire, désireuse d'arriver au plus vite à la fin pour comprendre et voir ce qui se passait ! Une écriture simple et facile qui m'a permis de quasiment tout comprendre (hormis toujours deux-trois mots de vocabulaire qui manquent !) sans que je n'ai besoin de lire la version traduite, et qui m'a donné envie de lire d'autres romans de cet auteur. J'aime cette façon de travailler mon anglais, de manière "ludique", par une activité qui me passionne, la lecture !





Voila pour mes derniers coups de cœurs, d'ici quelques semaines, il y en aura très probablement d'autres que je ne manquerai pas de venir partager ici. Et si vous aussi, vous avez eu le coup de foudre pour un livre, n'hésitez pas à m'en parler !

2 commentaires:

  1. Wahouuuuuuu c'est super de pouvoir lire autant
    je t'envie,
    moi j'ai difficilement réussit à finir "le premier jour" de marc levy, qui trainait dans mon placcard depuis 2 ans... et là il me tarde de commencer "la première nuit"....
    bisous
    et à bientôt

    RépondreSupprimer
  2. merci pour les idées de lecture
    Bon week-end
    bisou de Belgique

    RépondreSupprimer