Je prends goût aux biographies de femmes, je ne dirais pas célèbres (d'ailleurs la notion de célébrité fut un grand sujet de conversation entre mon Philou et moi quand je lui ai parlé du bouquin que j'étais en train de lire), mais ayant eu une destinée particulière, une vie tumultueuse, riche et jalonnée de rencontres et d'événements particuliers. J'avais commencé avec Violette Leduc, puis Madeleine Castaing, et c'est donc la biographie de Nancy Cunard que je viens de terminer. J'ignore si beaucoup de personnes savent qui elle était, en tout cas, je l'ignorais moi-même avant d'avoir lu un article sur elle dans un magazine. Article qui la décrivait comme muse des surréalistes et femme engagée contre la ségrégation et le racisme, des années 20 aux années 60.
Je ne fus pas déçue par l'histoire de la vie de cette riche héritière qui vécut en femme libérée et libertaire, qui fut la maîtresse d'Aragon et qui côtoya (voire, fut l'amie intime de...), entre autres, Ernest Hemingway, Tristan Tzara, James Joyce, Pablo Neruda, Scott et Zelda Fitzgerald, Ezra Pound, Samuel Beckett... Une vie flamboyante au cours de laquelle elle lutta donc contre le racisme et choqua tout un chacun par sa relation amoureuse avec un "Noir", fut militante communiste, participa à la lutte contre la guerre civile en Espagne, fut journaliste, poète, éditrice, muse, collectionneuse (elle est célèbre pour son énorme collection de bracelets ethniques). Foudre du travail malgré un compte en banque bien garni, elle n'avait qu'une idée en tête : s'occuper, militer, déranger l'ordre établi ! Paradoxalement, après une vie si riche, elle fut sur la fin de sa vie, une loque humaine et à moitié folle, amaigrie à l'extrême et détruite par l'alcool qui s'écroula seule dans une rue de Paris et mourut quelques jours plus tard, dans une salle commune de l'hôpital Cochin.
Une femme... Un destin... J'ai été très touchée par la vie de Nancy Cunard, par sa volonté d'agir à chaque instant pour lutter contre les inégalités, la discrimination, la pauvreté, l'inculture et toutes les entraves à la liberté en général. Coïncidence, le musée Branly lui consacre actuellement une exposition (l'Atlantique Noir), à l'occasion du vingt-quatrième anniversaire de la publication de sa Negro anthology.
Je ne la connais pas. Merci pour ce récit rapide de sa vie (je n'aime pas trop les biographies).
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