jeudi 28 février 2013

Madeleine Kabyle

L'autre matin, comme chaque matin d'ailleurs, j'écoutais France Info en me préparant dès potron minet, et, comme chaque matin, j'ai écouté la chronique de Philippe Vandel "Tout et son contraire". Sauf que ce matin-là, elle a eu une consonnance musicale quelque peu différente. J'entends encore Gilbert Chevalier dire "tout de suite, Tout et son contraire, et l'invité de Philippe Vandel aujourd'hui est Idir"... Bon, soit, je ne connais pas Idir, mais comme j'aime les interviews de Philippe Vandel, j'écoute attentivement. Quand tout à coup, Philippe Vandel commence sa chronique en disant (à quelque chose près car je ne recopie pas texto, ça doit faire à peu près une dizaine de jours que je l'ai entendu !) : "Bonjour Idir, pour celles et ceux qui ne vous connaîtraient pas (moi par exemple), rappelons que vous êtes l'auteur-compositeur-interprète de cette chanson très très connue : .......". Et là, j'entends quelques notes, quelques bribes de paroles, et je me souviens (oui je sais, je plagie, ceci ayant déjà été utilisé par Georges Perec)...

- je me souviens que j'ai découvert cette chanson, tout à fait par hasard quand j'avais une vingtaine d'année (même pas, 18 peut-être...)
- je me souviens en fait qu'elle devait figurer sur une K7 audio de world music que m'avais recopiée puis filée une copine de classe
- je me souviens que la K7 en question ne contenait aucun titre, aucun chanteur, c'était la surprise !
- je me souviens que je suis tombée instantanément amoureuse de cette chanson
- je me souviens l'avoir écoutée en boucle, inlassablement, partout : sur ma mini-chaîne, dans mon walkman, dans mon auto-radio...
- je me souviens avoir lassé beaucoup de gens avec cette chanson
- je me souviens que l'on m'ait dit: "ben depuis quand t'écoutes de la musique arabe toi ?"
- je me souviens avoir été choquée par cette question car pour moi, la musique n'avait pas de frontière, pas de race, la musique était universelle, qu'elle soit kabyle, chinoise, indienne, africaine ou autre...
- je me souviens d'ailleurs que c'était l'époque où j'écoutais aussi beaucoup Alpha Blondy

..... Mais je ne connaissais pas ce sapristi titre de chanson ! Et à l'époque, on n'avait pas Internet pour faire toutes sortes de recherches...

Voilà. Aujourd'hui, je sais. Je sais que cette chanson qui m'a donné la chair de poule, c'est celle dont j'ai entendu les quelques notes, l'autre jour, à 5 h 45 du matin, dans ma salle de bains.

Cette chanson, c'est "A vava inouva" de Idir. Et pour l'écouter, c'est ici :

mercredi 27 février 2013

Musiques de livres



On connaît les musiques de films, mais les musiques de livres alors ?

Il m'arrive souvent, quand je ne les connais pas, d'écouter les chansons dont les écrivains font référence dans leurs livres, par curiosité et puis aussi parce que tel ou tel personnage auquel je me suis attachée aimait telle ou telle musique...

Lorsque j'ai lu 1Q84, j'ai trouvé que Haruki Murakami faisait très souvent référence, tout au long de ses trois tomes, à la Sinfonietta de Janacek, symphonie qui jalonnait le parcours d'Aomamé et Tengo. Ma curiosité a pour le coup été bien piquée car les personnages semblaient vraiment être très touchés par cette musique.

Tout ça pour dire que je suis en train de l'écouter ! C'est effectivement une belle symphonie, qui collerait magnifiquement bien sur un film, mais que j'ai eu du mal à associer à 1Q84.


"La radio du taxi diffusait une émission de musique classique en stéréo. C'était la Sinfonietta de Janacek. Etait-ce un morceau approprié quand on est coincé dans des embouteillages ? Ce serait trop dire. D'ailleurs, le chauffeur lui-même ne semblait pas y prêter une oreille attentive. L'homme, d'un âge moyen, se contentait de contempler l'alignement sans fin des voitures devant lui, la bouche serrée, tel un vieux marin aguerri, debout à la proue de son bateau, appliqué à déchiffrer quelque sinistre pressentiment dans la jonction des courants marins. Aomamé, profondément enfoncée dans le siège arrière du véhicule, écoutait, les yeux mi-clos.


Combien y aurait-il d'auditeurs, à l'écoute des premières mesures de la Sinfonietta de Janacek, qui reconnaîtraient immédiatement ce morceau ? Disons : entre "très peu" et "presque aucun". Mais Aomamé, elle, pour une raison ou une autre, en était capable.

Janacek avait composé cette courte symphonie en 1926. Le thème principal avait été conçu à l'origine pour une fanfare à l'occasion d'une rencontre sportive. Aomamé imaginait la Tchécoslovaquie de 1926. Après la Première Guerre mondiale, le pays s'était enfin libéré de la très longue domination des Habsbourg, les gens buvaient de la bière Pilsner dans les cafés, ils fabriquaient des mitrailleuses efficaces et raffinées, ils goûtaient la paix passagère qui visitait l'Europe centrale. Franz Kafka, encore méconnu, avait disparu deux ans auparavant. Bientôt apparaîtrait Hitler, qui ne ferait qu'une bouchée de ce joli petit pays. Mais, en ce temps-là, tout le monde ignorait que des événements aussi terribles allaient advenir. Ce que l'Histoire enseigne de plus important aux hommes pourrait se formuler ainsi : "A l'époque, personne ne savait ce qui allait arriver."

En écoutant cette musique, Aomamé imaginait les vents qui balayaient sans obstacle les plaines de Bohême et laissait ses pensées vagabonder sur l'Histoire.

1926, c'était la mort de l'empereur Taishô, le commencement d'une ère nouvelle, l'ère Shôwa. Au Japon aussi, ce serait le début d'une époque sombre et terrible. Le modernisme et la démocratie avaient joué leur bref intermède. Celui-ci achevé, le fascisme imposerait sa loi.

[...] 

Aomamé, les yeux clos, écoutait la musique avec attention. Elle se laissait envahir par les belles vibrations produites par l'unisson des bois. Brusquement, quelque chose la frappa. La qualité de la musique était trop bonne pour une radio de taxi. Même à faible volume, le son était profond et les harmoniques clairement restitués. Elle ouvrit les yeux, se redressa et examina la stéréo encastrée dans le tableau de bord. L'appareil était tout noir, élégant et brillant. Elle ne pouvait voir le nom du fabricant mais comprenait bien que c'était un modèle de prix, avec ses multiples réglages et son affichage numérique vert en façade. Sans doute un appareil de première qualité. Pour un taxi ordinaire appartenant à une compagnie, une aussi belle installation stéréo, c'était étonnant.

[...]
Aomamé attendit la suite. Il n'y eut pas de suite. Elle ferma de nouveau les yeux et se concentra sur la musique. Aomamé ne savait pas quelle sorte d'homme était Janacek. En tout état de cause, il n'avait vraisemblablement pas imaginé que des hommes de 1984 auraient écouté sa musique dans une voiture parfaitement silencieuse, une Toyota Crown Royal Saloon, coincée dans de terribles embouteillages sur une autoroute urbaine de Tokyo.

Mais pourquoi, se demandait Aomamé, perplexe, ai-je su immédiatement qu'il s'agissait de la Sinfonietta de Janacek ? Et aussi pourquoi est-ce que je savais que ce morceau avait été écrit en 1926 ?

Elle n'était pas spécialement fan de musique classique. N'avait pas non plus de souvenirs personnels sur Janacek. Pourtant, à l'instant où elle avait entendu une simple mesure du morceau, ces diverses données s'étaient inscrites comme un flash dans sa tête. Comme une nuée d'oiseaux qui auraient fait irruption dans une chambre par une fenêtre ouverte. En outre, cette musique laissait à Aomamé une curieuse impression de "tordu". Non pas de douloureux ou de déplaisant. Elle ressentait seulement que tous les constituants de son corps s'étaient comme retournés et tordus. Aomamé n'en comprenait pas la raison. Serait-ce cette Sinfonietta qui provoque en moi cette sensation incompréhensible ?

"Janacek", prononça Aomamé presque sans s'en rendre compte. Puis elle pensa qu'elle aurait mieux fait de s'abstenir.
"Pardon ?
- Janácek. L'homme qui a composé cette musique.
- Je ne savais pas.
- Un compositeur tchèque.
- Ah..., fit l'homme d'un ton admiratif."

mardi 26 février 2013

L'or noir

Pour rester dans l'esprit Caraïbes, j'ai envie de parler aujourd'hui d'un très beau CD que j'ai emprunté récemment. Il s'agit de "L'or noir" d'Arthur H et Nicolas Repac.

J'ai tout d'abord trouvé la pochette très belle, puis je me suis dit en voyant les noms d'Arthur H et de Nicolas Repac que cela ne pouvait être que bien ! Puis, je découvre qu'il s'agit d'un livre, avec des poèmes et des extraits d'oeuvres de ceux que l'on a coutume d'appeler "les chantres de la négritude". Je me suis souvenue combien j'avais été touchée en découvrant l'oeuvre d'Aimé Césaire lors de mon voyage à la Martinique. Avec ce CD, je redécouvre la beauté, la puissance et la force de l'écriture créole, et combien celle-ci nous met en communion avec la terre, avec l'eau, avec le vent, combien elle nous transporte dans un univers sauvage, brut et doux à la fois...

Ces extraits littéraires sont contés par la voix profonde d'Arthur H, avec un accompagnement musical de Nicolas Repac qui a le don de jouer de plusieurs instruments (guitare, guimbarde, flûte harmonique, caisse, sanza et udu) mélangeant rythme et vibration aux moments opportuns de cette lecture presque théâtrale. Par moment (et notamment dans le poème d'Aimé Césaire, "Corps perdu") on imagine Arthur H en sorcier vaudou !

Cette très belle lecture musicale m'a donné des frissons et m'a transportée ! C'est vraiment un très bel hommage à la créolitude. Une belle découverte donc pour moi qui suis tombée amoureuse des Antilles !








Liste des textes lus :


1. Corps Perdu d’Aimé Césaire - "Cadastre"
2. La Cohée du Lmentin d’Édouard Glissant - extraits
3. Le Métier à tisser de René Depestre - "Poèmes en retard sur la mer Caraïbe"
4. Outremer, trois océans en poésie, anthologie établie par Christian Poslaniec et Bruno Doucey "À la crinière du cyclone" de Georges Desportes
5. Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire - extraits
6. Outremer, trois océans en poésie, anthologie établie par Christian Poslaniec et Bruno Doucey "La Foire aux morts" Gilbert Gratiant
7. L’Énigme du retour de Dany Laferrière - "L’enfant du pays"
8. L’Ivrogne dans la brousse d’Amos Tutuola (traduction Raymond Queneau) - extraits
9. Les Armes miraculeuses d’Aimé Césaire - "Prophétie"
10. Des poings chauffés à blanc de James Noël - "Lettre du sorcier"
11. Les Armes miraculeuses d’Aimé Césaire - "Le cristal atomique"
12. La Cohée du lamentin d’Édouard Glissant - "Paysage"
13. L’Invention des désirades de Daniel Maximin - "Soufrière"

lundi 25 février 2013

Envie de chaleur, besoin de douceur !


Il neige, il glace, il floconne, il fait froid, et en ce février tantôt gris, tantôt blanc, nous avons eu hier une subite envie de chaleur, de soleil et de zouk sur les papilles ! On avait les bananes, on avait la vanille, on avait le rhum, il ne restait plus qu'à flamber le tout pour avoir un peu d'Antilles dans la maison et dans nos coeurs ! De quoi par ailleurs nous donner un avant-goût de notre prochain voyage à la Guadeloupe, voyage qui aurait d'ailleurs du avoir lieu en ce mois de février mais que nous avons décalé à la fin de l'année. Un Noël en Caraïbes, ça devrait être sympa non ?



Nota : les bananes ne payent pas de mine, elles se sont cassées dans poêle, mais cela ne gâche en rien leur goût délicieux ! Et à ceux qui diraient qu'une boule de glace ou de la chantilly manquent dans l'assiette, je dis non, rien de mieux que le goût unique de la banane vanillée au rhum !

samedi 23 février 2013

Joli titre dans ma "pile à lire"




"Elle a lu la quatrième de couverture, a frissonné d’étonnement. Ce récit ressemblait à s’y méprendre à un épisode de son existence. Elle a déposé l’ouvrage sur le comptoir et est allée ouvrir la porte de la librairie. À neuf heures, les clients sont encore rares et, dans la lumière du matin qui glissait sur la vitre, elle a commencé à lire ce texte inattendu. »

Les événements de notre vie, même les plus obscurs, sont posés dans la main des anges. Quand les hasards se rencontrent, c’est la lumière qui les rassemble. Une jolie libraire retrouve un fait marquant de son passé dans un livre qui la conduit à tisser des liens et à s’interroger sur son présent.

Ce roman délicat, qui rend hommage aux libraires et qui chante l’univers des livres, est une ode à la lumière, à la tendresse et à l’amour."
 
Je reviendrai vous en parler ...
... Et puis cette magnifique couverture qui ressemblerait presque à un tableau de Modigliani...

vendredi 22 février 2013

Belles phrases # 3


"Un adulte créatif, c'est un enfant qui survit"

Carolyn Carlson, danseuse & chorégraphe

jeudi 21 février 2013

Et sinon alors la guitare... T'en es où ?

(forme interrogative "à la manière de Vincent") !

... Ben je travaille toujours "La liste" de Rose.

J'ai besoin de beaucoup d'entraînement parce que :

- je joue un peu moins en ce moment,
- il y a un si mineur,
- dans le refrain, il y a une espèce d'enchaînement d'accords que je n'arrive pas à faire et que je remplace par un autre de ma composition et il faut que je perfectionne le truc !,
- il y a toujours des blancs entre les accords,
- je suis beaucoup moins bien que Rose,
- je joue beaucoup moins bien que Rose... Forcément !

En attendant d'avoir le courage de vous mettre la vidéo de "ma version", en voici une nouvelle de l'artiste que je m'acharne à essayer d'imiter !!!


mercredi 20 février 2013

Coup de coeur musical !


Il s'appelle Asaf Avidan, c'est un jeune auteur-compositeur-interprète israëlien, et il a une voix relativement particulière, étonnante même, envoûtante...

Les paroles de cette chanson sont somme toute assez simples, mais je ne sais pas, il y a un petit quelque chose qui m'emporte et qui me fait vibrer, et je ne me lasse pas de l'écouter...



mardi 19 février 2013

Avant de les rendre...



Avant de les rapporter à la médiathèque, voici un petit bilan de mes dernières lectures :

.  . La page blanche de Pénélope Bagieu et Boulet : une bien belle BD sur la thématique de l'amnésie. Eloïse, jeune trentenaire, se retrouve tout à coup assise sur un banc, à Paris, mais il semble qu'elle ait complètement oublié pourquoi elle est là, comment elle y est arrivée, et pire, qui elle est ! C'est comme si elle se réveillait tout à coup sur ce banc sans ne rien se rappeler de son passé. Grace aux effets personnels qu'elle trouve dans son sac à main, elle va découvrir comment elle s'appelle et retrouver son domicile. Eloïse se lance alors à la recherche de son passé, de sa personnalité et de sa vie. Cette quête va donner lieu à des situations cocasses, mais grace au soutien d'une collègue de boulot, elle réussira, petit à petit à se retrouver. Le sujet est traité avec beaucoup de fraîcheur et d'humour et j'avoue avoir été très touchée par la symbolique de la dernière vignette. Une BD que je recommande vivement pour la pertinence de l'histoire, l'humour, la tendresse, et le joli graphisme de Pénélope Bagieu.

.  . Le caveau de famille de Katarina Mazetti : la suite du "Mec de la tombe d'à côté" que j'avais lu pendant les vacances de Noël mais dont je n'avais pas parlé ici. C'est une petite lecture bien sympathique où l'on retrouve les personnages attachants de Benny et Désirée que l'on avait quittés entre rupture et retrouvailles ! Leur amour sera-t-il plus fort que leurs différences ? C'est cocasse, dynamique, une lecture vraiment enthousiasmante, et comme pour le tome précédent, j'ai beaucoup aimé la narration alternant des chapitres où, chacun se raconte à tour de rôle. Enlevé et distrayant !

.  . Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka : un très beau roman racontant l'émigration des japonaises vers les Etats-Unis au début du XXème siècle. L'histoire est un peu triste mais l'écriture est sublime, on croirait lire un long poême, sans jamais s'en lasser, c'est beau et émouvant, et l'auteure, par sa poésie nous envoie de belles images, on imagine, on visualise même, la beauté des kimonos, la dûreté du travail aux champs, l'esthétisme des japonais... La narration sous forme de litanie donne l'impression d'être dans un conte : une lecture bien douce malgré le sujet.

.  . Je termine par la plus "bizarre" de mes dernières lectures : La chevelure sacrifiée de Bohumil Hrabal. Je ne connaissans pas du tout cet écrivain Tchèque et encore moins ce titre. Si j'ai eu envie de le lire c'est parce qu'il faisait partie d'une sélection de livres sensés "rendre heureux", cité dans le dossier "spécial bonheur" du dernier LIRE.  J'ai été surprise, déçue et me suis forcée à en terminer la lecture pour connaître la fin, mais non, rien à faire, je n'ai pas accroché du tout. Il paraît pourtant qu'il s'agit d'un "véritable hymne à la joie" et d'une "lecture qui nous scotche au merveilleux pendant trois heures de pur bonheur"... Je ne dois pas avoir la même notion du bonheur, mais tous les goûts littéraires sont dans la nature et ce goût-là n'était pas le mien ! Pour résumer tout de même brièvement : dans une petite ville Tchèque, proche de Prague, dans les années 20, Maryska, jeune femme fantasque, narre sa vie quotidienne aux côtés de son mari Francin, gérant de brasserie. Au fil du récit, elle nous fait partager ses aventures cocasses voire complètement farfelues ! Le souvenir laissé par cette lecture : une incroyable scène de découpage de cochon, de fabrication de boudin et de course-poursuite, les mains pleines de farce et de sang de cochon, à travers la brasserie, alors que le conseil d'administration est en train de siéger (et il fallait avoir le coeur bien accroché, car j'ai lu cette scène au petit matin avant de me lever !!!).

... C'est marrant, c'est du livre que j'ai le moins aimé dont j'ai le plus parlé !

lundi 18 février 2013

Belles phrases # 2


"Golshiftey et moi pensons que si nous n'arrivons pas à réveiller les esprits endormis, au moins nous pouvons perturber leur sommeil !"

Atiq Rahimi, parlant de son livre "Syngué Sabour" qu'il a adapté au cinéma avec Golshifteh Farahani dans le rôle principal

samedi 16 février 2013

Madeleines de Proust

Il ne me reste malheureusement peu de choses de mon enfance, s'agissant de jouets ou jeux veux-je dire... En même temps, on ne peut pas tout garder, certaines choses sont données, d'autres perdues, d'autres encore jetées car cassées...

Il me reste cependant deux choses que j'ai particulièrement aimées : un petit coffre à cadenas et un livre.

Le petit coffre m'a été offert, mais je n'arrive pas à me souvenir si c'était par ma Mémé, ma Tata Doudou ou ma grande soeur ! Toujours est-il qu'il m'a longtemps servi à ranger les petits vêtements d'une poupée de chiffon que j'aimais beaucoup. J'avais vu dans des "films d'époque", que les "dames" rangeaient leurs habits dans des malles, et je du coup, je trouvais ça "très chic" de mettre mes vêtements de poupée dans ce coffre ! Plus tard, il m'a servi à y mettre le courrier que je recevais, et j'aimais bien l'idée du cadenas, comme cela, personne ne pourrait lire mes lettres, elles seraient bien à l'abri des regards indiscrets ! Aujourd'hui, je l'ai toujours et je continue d'y mettre les quelques lettres ou cartes postales que je reçois (oui, je suis restée très vieille France et j'adore recevoir du courrier papier ou des cartes postales, je trouve cela beaucoup plus beau que des mails ou des textos !). La clé a en revanche été perdue et le cadenas est cassé ! De toute façon, je n'ai rien à cacher !

Quant au livre, "La porte interdite" d'Odette Joyeux, il m'a fait rêver, mais rêver.... Cette histoire de petits rats de l'Opéra, cet univers du ballet, de l'opéra, des tutus roses... J'enviais la vie de Delphine, l'héroïne de ce livre et je rêvais moi aussi de faire de la danse classique, de me retrouver en tutu et pointes, à répéter à la barre d'une grande salle de danse avec un miroir immense, du beau parquet et une dame avec un chignon qui jourait la musique au piano... J'ai lu et relu ce livre à maintes reprises avec toujours autant d'étincelles dans les yeux ! Je ne l'ai jamais relu adulte, mais je pense qu'un jour ou l'autre, je m'y replongerai pour retrouver mes souvenirs de petite fille !

Il y a eu beaucoup d'autres choses qui ont enchanté mon enfance, dont une petite machine à coudre "Macousette", un métier à tisser en bois, un mange-disque et des jeux de société, des choses que l'on ne trouve plus aujourd'hui !


jeudi 14 février 2013

J'envoie valser...

Pas besoin de fleurs, pas besoin de bijoux, pas besoin de resto précisément ce jour-là...
Simplement de l'amour, beaucoup, passionnément, à la folie,
Chaque jour qu'il nous est donné de vivre,
Chaque jour de l'année...
Les preuves d'amour sont les toutes petites choses, les petites attentions quotidiennes...
Les preuves d'amour sont la tendresse, la confiance, la folie, un sourire, un regard, une caresse, une parole tendre, un baiser furtif dans le cou, comme ça, en passant...

Cette très belle chanson de Zazie résume à la perfection ce que je pense de la Saint-Valentin !


mardi 12 février 2013

Littérature barcelonaise


Il y a deux ans, j'ai découvert (grâce à mes gentils collègues), l'écrivain Carlos Ruiz Zafon. J'ai été complètement emportée par "L'ombre du vent", roman un peu fantastique, un peu gothique, contant l'histoire de Daniel, fils d'un petit libraire de la Barcelone franquiste qui déniche un livre très particulier dans le Cimetière des Livres Oubliés... "Le prisonnier du ciel", récemment sortit, en est la suite. J'ai entre-temps dévoré "Marina", "Le prince de la brume" et "Le jeu de l'ange" (qui était plus ou moins une suite, ou tout au moins un "dérivé" de l'ombre du vent, car se déroulant à une aure époque...), et j'apprends aujourd'hui que Carlos Ruiz Zafon nous prépare un troisième tome, un "chapitre final du Cimetière des livres oubliés", qui devrait sortir au printemps 2014 pour une publication en France début 2015. Cette nouvelle littéraire me réjouit !

Et concernant l'actualité de Carlos Ruiz Zafon, pour celles et ceux qui l'apprécient autant que moi, sachez que le Salon du Livre de Paris qui se tiendra du 22 au 25 mars prochain, sera placé sous le signe des écrivains de Barcelone dont il sera l'invité d'honneur !

dimanche 10 février 2013

Belles phrases # 1

Extrait de l'entretien de François Busnel avec Christian Bobin :

F.B. : Comment écrivez-vous ?

C.B. : Je vais faire un léger détour pour vous répondre. Je pense que l'écriture est un travail de guérison. Elle a à voir avec quelque chose qui relève de la guérison. Pas uniquement ma propre guérison mais une guérison de la vie. De la vie souffrante. De la vie mise à mal par les conditions modernes. Etrangement, pour guérir il faut d'abord rentre malade. Rendre malade d'émotions, rendre malade de beauté, vous voyez ? Mon travail, si j'en ai un, est de transmettre une émotion qui m'est venue. De faire en sorte que cette émotion soit contagieuse. Je suis donc toujours dans une sorte d'"attention flottante", comme disent les psychanalystes, c'est-à-dire une attention légère et soutenue aux choses, aux gens. Et puis quand quelque chose d'exceptionnel arrive, je le recueille.

F.B. : Quel est ce "quelque chose d'exceptionnel" ?

C.B. : L'exceptionnel ? C'est l'ordinaire. C'est un visage. C'est une marguerite dans un pré. C'est une parole inouïe entendue quelque part.

Extraits du livre "L'homme-joie" de Christian Bobin :

"Qu'est-ce que tu as ?
Rien, je viens de finir la lecture de Typhon de Conrad. J'ai mis trois jours et trois nuits à le lire.
C'est bien ?
Je ne sais pas répondre à ta question. Un livre est voyant ou il n'est rien. Son travail est d'allumer la lumière dans les palais de nos cerveaux déserts. L'écriture en sait plus long que la mort, et de ça, je suis sûr. J'ai payé pour le savoir : trois jours, trois nuits."
.......
"J'ai lu plus de livres qu'un alcoolique boit de bouteilles. Je ne peux m'éloigner d'eux plus d'un jour. Leurs lenteurs ont des manières de guérisseur. J'ai passé des étés dans leurs chapelles fraîches, taillées dans la falaise crayeuse d'un beau silence. Le poète qui a repeint les appartements du paradis et de l'enfer, je sors ses livres du buffet où ils prennent une teinte d'icône. J'ouvre "La vie nouvelle" au hasard et délivre deux enfants dont j'époussette le costume avant de les laisser courir dans la lumière.
Dante descend aux enfers comme on descend à la cave chercher une bonne bouteille. Je l'accompagne, traverse à ses côtés un lieu où des tombes brûlent, quand j'entends des appels au fond du jardin."

samedi 9 février 2013

Madone




Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, Camille est l'artiste féminine que j'apprécie le plus et je suis très heureuse qu'elle ait reçu hier soir, une Victoire de la musique pour son incroyable chanson "Allez allez allez", bien qu'elle aurait mérité la Victoire du meilleur spectacle musical.

Au passage, admirez cette magnifique photo de Pierre-Emmanuel Rastoin pour L'Express




 

vendredi 8 février 2013

An Pierlé : love !

Complètement sous le charme d'An Pierlé que j'ai découverte il y a peu de temps par l'album "Helium Sunset", j'ai réitéré l'expérience musicale avec l'album "An Pierlé & White Velvet" : un petit bijou... Je ne résiste pas à l'envie de mettre à nouveau en ligne l'une de ses très belles chansons, "Jupiter".




jeudi 7 février 2013

Les jolies phrases...

Depuis quelques années, je note dans un petit carnet toutes les phrases et citations qui me touchent, m'émeuvent et m'interpellent. Cela peut être un extrait de livre, quelque chose lu dans un magazine, un morceau d'interview...

Afin de "donner vie" à toutes ces belles phrases et ne pas les laisser enfermées entre les pages de mon carnet, j'ai décidé de créer une nouvelle rubrique, "Carnet de belles phrases", et de temps en temps, j'en glisserai une entre deux articles. Cela me donnera en outre, l'occasion de les redécouvrir et de les partager ici.

mardi 5 février 2013

La vérité sur l'affaire Harry Québert

C'est le roman que j'avais choisi pour participer au Grand Prix des lecteurs de l'Express et sur lequel je devais donc écrire une critique littéraire. Je me suis malheureusement laissée dépasser par le temps en fin d'année, et n'avais pu en commencer la lecture avant début janvier alors que la critique devait être envoyée avant le 30 décembre ! Ce n'est que partie remise, je retenterai ma chance l'an prochain pour le concours (en essayant cette fois de m'y prendre à temps et de ne pas me laisser déborder par les trois millions de choses que j'ai toujours à faire !). En attendant, j'ai enfin terminé la lecture de ce polar avec lequel j'ai passé de très bons moments.

Ce que j'ai le plus aimé dans ce livre, c'est la construction du roman : la numérotation des chapitres se fait à rebours, commençant par le chapitre 31 et se terminant par le chapitre 1. Vous découvrez à la fin du livre, la raison de ce compte à rebours. Chaque début de chapitre donne par ailleurs lieu à un court échange entre les deux protagonistes de l'histoire. Ce sont en fait des conseils qu'Harry Quebert donne à son ami Marcus, tant sur l'écriture de son roman que sur ses possibilités d'améliorer son jeu à la boxe ! Je trouve que cette construction casse la routine et met du pep's dans l'histoire. Enfin, l'histoire se déroulant entre 1975 et 2008, l'auteur fait appel aux flash-backs nous permettant de comprendre petit à petit la trame de l'histoire, bien que le dénouement n'apparaisse qu'en fin de livre.

Eté 1975 : une jeune fille, Nola Kellergan, 15 ans, disparaît dans d'étranges circonstances. La dernière personne à l'avoir vue vivante, Deborah Cooper, appelle la police paniquée, expliquant qu'une jeune fille en sang est poursuivie par un homme. Cette même Deborah Cooper rappelle quelques minutes plus tard pour signaler que la jeune fille a trouvé refuge dans sa maison. La police arrive sur les lieux et retrouve Deborah Cooper, gisant dans son sang, abattue par une balle. On ne retrouvera jamais la trace de la jeune Nola, mystérieusement disparue un 30 août 1975.

2008 : Marcus Goldman, jeune écrivain rendu célèbre par un premier roman encensé par le public est pressé par son éditeur qui veut absolument que son jeune poulain produise au plus vite un deuxième succès. Seulement voilà, l'inspiration ne vient pas. Marcus pense retrouver le goût d'écrire chez son mentor et ancien professeur, Harry Québert, par ailleurs auteur du célébrissime roman "Les origines du mal". Marcus passera quelques semaines chez Harry, à Aurora, petite ville tranquille du New Hampshire. Mais au moment où il s'apprête à rentrer à New York, sans roman à présenter à son éditeur, il tombe sur une boîte contenant de vieilles photos d'Harry avec une jeune fille. Harry, d'abord faché que Marcus ait fouillé dans ses affaires, finira par lui parler du grand amour de sa vie. Quelques temps plus tard, alors que Marcus se bat avec son éditeur qui l'accule véritablement, il reçoit un coup de téléphone d'Harry qui ne prononce que ces quelques paroles : "Elle est morte, et tout est ma faute... Qu'ai-je fait bon sang, qu'ai-je fait ?" : le corps de la jeune Nola, a été retrouvé enterré, 35 après, dans le jardin d'Harry. Dans son sac, le manuscrit des "Origines du mal"... Marcus, profondément convaincu de l'innocence d'Harry alors que tout l'accablera, va se battre pour sauver l'honneur d'Harry et prouver son innocence. Il découvrira alors comment est né le roman à succès d'Harry et, dans sa quête éperdue, finira par dénouer les fils du passé et faire éclater la vérité sur "l'affaire Harry Québert".

A travers son roman, Joël Dicker nous dépeint également une vision de l'Amérique par le prisme d'une bourgade où tout le monde se connaît, tout le monde s'observe, chacun a ses croyances, ses convictions et ses idées. Cette peinture de l'Amérique est d'ailleurs très bien représentée par l'illustration de couverture, illustration d'un grand peintre dont on a beaucoup entendu parler ces derniers temps : Edward Hopper (Portrait of Orleans" - 1950)

dimanche 3 février 2013

Rose, Violette, Vera Candida et Monica Rose



Encore un très beau roman terminé aujourd'hui : Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé.
L'histoire d'une lignée de femmes sur 4 générations et qui se déroule en des lieux imaginaires que l'on se plait à deviner quelque part entre Caraïbe et Amérique du Sud... Une histoire de femmes, une histoire de transmission, l'histoire d'un retour aux origines, une histoire parfois onirique, magique et pourtant tellement réelle. Une histoire sur la condition de la femme, une histoire parfois dure, surtout à la fin, mais une dureté vite effacée par un très beau dernier chapitre.

L'histoire : Rose Bustamente vit seule dans sa cabane au bord d'une plage de Vatapuna. Elle gagne sa vie par la prostitution puis se reconvertit en pêcheuse de poissons-volants qu'elle s'en va attrapper avec sa barcasse. Jusqu'au jour où le riche Jeronimo, un peu traffiquant, un peu voyou sur les bords, s'installe sur Vatapuna et fait construire une somptueuse villa sur les hauteurs de l'île. Le destin de Rose va s'en trouver complètement bouleversé, mais celui de sa descendance aussi... Vera Candida, petite-fille de Rose, sera celle de la ligné par qui le "sort" sera brisé...

vendredi 1 février 2013

Mes bonheurs de janvier...


Illustration de Corinne Demuynck en clin d'oeil au merveilleux livre "Le coeur cousu"

Rester toute la journée à la maison, à trainer bien au chaud et dans le calme absolu / Avancer dans ma lecture d'un merveilleux livre / Ecouter mon Philou jouer quelque chose de très beau à la guitare, le lui dire et voir le bonheur sur son visage / Regarder une pianiste jouer un morceau de Franz Liszt au piano et être émerveillée par ses doigts qui volent et glissent sur le clavier / Récupérer mes nouvelles lunettes et ne pas regretter le choix de la monture / Faire un petit tour chez mon libraire / Récupérer des livres attendus à la médiathèque / Se voir offrir par un collègue-enseignant une bonne bouteille de Haut-Médoc qui n'a pas besoin d'être gardée et la déguster le soir même avec un bon plateau de fromages / Terminer la lecture du merveilleux livre de Carole Martinez et être toute émue par cette belle lecture / Avoir un échange très intéressant avec ma collègue sur nos lectures, nos vies, la cuisine... / Avoir un échange très intéressant avec mon Philou sur des lectures, notre vie, la cuisine et...... le Bozon de Higgs / Recevoir un avis de passage de la Poste et se dire qu'il y a un colis plein de livres à récupérer / Allumer la bougie papier d'Arménie à la rose qui sent délicieusement bon / Revoir ce merveilleux film qu'est "L'incroyable histoire de Benjamin Button" et pleurer tout le long du film / Avoir un échange sympa avec une lectrice qui tient elle aussi un carnet de bonheurs / Apprécier une heure de lecture sur le canapé en rentrant du boulot / Regarder un beau documentaire sur la vie d'Errol Flynn / Se voir confier un projet professionnel très intéressant / Avoir un échange très intéressant avec ma collègue sur la vieillesse et la mort (pas glop mais échange de points de vue très intéressant) / Se coucher tôt et se laisser bercer par le doux ploc-ploc-ploc-ploc de la pluie qui tombe sur le vélux ///

La liste du mois n'est pas véritablement complète car je ne l'ai commencée que le 22 janvier !