mardi 28 février 2012

Du rêve et de la magie...

Alors que le tout Hollywood avait les yeux rivés sur The Artist, l’Académie des Oscars a également distingué, dimanche dernier, le court-métrage The Fantastic Flying Books of Mr. Morris Lessmore de William Joyce et Brandon Oldenburg, lauréat de l’Oscar du meilleur court métrage d’animation.

Magnifique court-métrage rendant hommage aux livres, The Fantastic Flying Books of Mr. Morris Lessmore débute à La Nouvelle Orléans à la veille de la tempête Kratina avant de transporter le spectateur dans un monde enchanté où les livres ont pris vie.



C'est plein de poésie, de tendresse, de douceur et d'espoir, j'ai repensé aux images de Folon... Ce court-métrage m'a beaucoup émue par sa beauté et sa délicatesse. Je trouve que c'est un film d'animation à montrer à tous les enfants pour leur apprendre l'amour des livres... Il permet également une belle appoche de la musique. En fille bien sensible que je suis, j'ai versé ma petite larme à la fin du visionnage... Et j'adore à 10mn40, la petite mamie qui repart en tenant son livre par la main, tout mignon !
Un Oscar bien mérité.

mercredi 22 février 2012

A lire.... à écouter...

Je lis peu de bandes dessinées ou romans graphiques, pourtant, c'est un genre qui me plait bien. J'avais beaucoup aimé par exemple "Là où vont nos pères" et "Vents dominants" et j'ai bien envie de renouveler l'expérience. J'ai remarqué quelques petites choses qui pourraient bien me plaire et tomber dans mon panier la prochaine fois que j'irai voir mon libraire !

La fille de l'eau de Sacha Goerg


Une grandiose villa d'architecte accrochée comme par magie à flanc de falaise et surplombant majestueusement un immense lac, tel est l'étrange décor choisi par Sacha Goerg pour "La fille de l'eau", son premier roman graphique.

"Recluse, depuis la mort de son mari, dans la pharaonique maison d'architecte construite par ce dernier, Sonia voit un beau jour sonner à sa porte un mystérieux inconnu. Le jeune homme de seize ans dit s'appeler Damien et avoir eu un malencontreux accident de pédalo au beau milieu du lac : Sonia n'hésite pas et lui offre l'hospitalité et des vêtements secs. Mais ce qu'elle ignore, c'est que derrière le masque de Damien se cache en réalité Judith, la fille illégitime de son défunt mari venue voir ce qu'elle a manqué."


Les derniers jours de Stefan Zweig de Laurent Seksik et Guillaume Sorel




"Retracer les six derniers mois de la vie de Stefan Zweig avant son suicide sous la forme d'un roman ne coulait déjà pas de source. Mais... une BD ? C'est dans ce projet fou que se sont lancés Laurent Seksik, auteur du roman "Les derniers jours de Stefan Zweig" et Guillaume Sorel, auteur de bandes dessinées."


Le petit cirque de Fred


"Dans le petit cirque, Fred nous emmène sur les routes en compagnie d'une famille de gens du voyage, Léopold, Carmen et leurs fils, des saltimbanques qui trimballent leur roulotte pour présenter des numéros farfelus. L'histoire pourrait être conventionnelle si, de l'imagination de Fred, ne sortait pas un monde débordant de lyrisme et de douce subversion".
"Un trésor de poésie, d'humour noir et d'absurdité lucide"


Portugal de Cyril Pedrosa


"Roman graphique inspiré de la vie de son auteur, Cyril Pedrosa, Portugal raconte la quête identitaire d'une jeune dessinateur de BD en panne d'inspiration. Invité pour participer à un festival à Lisbonne, Simon Muchat, la trentaine, va se découvrir le besoin irrépressible de faire la lumière sur son passé familial. Y arrivera-t-il ? Et surtout, cela va-t-il l'aider à retrouver le goût de vivre et la confiance qui lui manquent ?"

Sources MyBoox


Côté musique, j'ai écouté quelques petites nouveautés qui m'ont bien plu :

La Grande Sophie, La place du fantôme



Appréciant beaucoup La Grande Sophie depuis ses débuts, j'ai été ravie de voir qu'elle sortait un nouvel album assez bien salué par la critique. Personnellement, je l'ai trouvé très abouti musicalement, on dirait bien "l'album de la mâturité" ! J'ai beaucoup aimé les morceaux "Ma radio" et "Tu fais ton âge", mais je pense que le meilleur morceau de l'album est le dernier : "Suzanne".


Claire Denamur, Vagabonde



J'ai beaucoup aimé son premier album, ses mélodies folk, la guitare, sa voix un peu éraillée... Elle marque encore un point avec ce deuxième opus et je suis séduite comme je l'ai été avec le précédent album. Mention spéciale pour le titre "Le temps passé" et pour le joli duo avec Da Silva.


Charles Berling, Jeune chanteur



J'aime bien l'acteur, alors j'ai été curieuse de découvrir comment il chantait ! C'est pas mal réussi je trouve. J'ai été surprise dès le premier titre par sa voix, on aurait dit Julien Clerc ! Côté mélodies et textes, il se rapproche beaucoup je trouve, de ce que fait François Morel (que j'aime également beaucoup en tant que chanteur), un style "chanson française d'antan"... De jolis textes donc avec une préférence pour "Un soir", belle et triste chanson, pour "Ces enfants" sur air de boîte à musique et pour "St-Nazaire les Eymes" pour ses jolis violons.

samedi 18 février 2012

A la Bibliothèque Municipale

C'était il y a 36 ans, en 1976, l'année de la sécheresse, je m'en souviens très bien. Je venais d'avoir 7 ans et mes parents m'avaient inscrite à la Bibliothèque Municipale de Fougères, la ville où nous habitions à l'époque.

La Bibliothèque Municipale (j'adorais ces deux mots) se trouvait par l'une de ses façades en face de mon école, l'école élémentaire Saint-Joseph, et par son autre façade en face de l'église Saint-Léonard et du Jardin Public où j'allais jouer en sortant de l'école.

J'ai suis d'entrée de jeu tombée amoureuse de ce lieu qui occupait le premier étage d'un beau bâtiment ancien. Les sols étaient en vieux plancher craquant, les tables pour travailler ou s'installer pour lire étaient de vieilles grandes tables en bois avec des chaises d'écolier en bois et métal. Les rayonnages de livres étaient de grandes étagères de bois également. Il n'y régnait aucun bruit, il était extrêmement rare que quelqu'un ouvre la bouche pour parler et si tel était le cas, il le faisait en chuchotant doucement... Losqu'on empruntait un livre, il fallait aller voir la dame derrière son grand comptoir de bois ciré, elle apposait au tampon-date encreur sur une fiche cartonnée bleu ciel à petits carreaux, la date à laquelle il fallait rapporter l'ouvrage et remettait la fiche à l'intérieur du livre...

J'avais 7 ans donc et je me souviens parfaitement du premier livre que j'ai emprunté : il s'agissait du premier volume des exploits de "Quick et Flupke" de Hergé, j'avais tellement aimé que j'ai ensuite emprunté tous les autres ! J'ai ensuite emprunté la collection des "Sylvain et Sylvette"... J'aimais également les albums de découverte, je me souviens entre autre d'un grand livre sur le Far-West dont j'avais beaucoup aimé l'histoire de Calamity Jane, à tel point que je n'arrêtais pas de jouer aux cows-boys et aux indiens et que j'avais réclamé à corps et à cris pour Noël, une panoplie de Calamity Jane ! Il y avait également un livre sur le ski que j'avais beaucoup aimé... Pour ce qui est des Tintin, Astérix et autres Lucky Luke, mon grand frère les avait, alors il me les prêtait, inutile donc de les emprunter ! J'avais également toute la collection des Caroline, et au fur et à mesure qu'il en sortait un nouvel album, mes parents me faisaient la joie de me l'offrir. Je n'avais en revanche pas les Martine, mais mes copines me les prêtaient...




J'ai ensuite emprunté des livres de bibliothèque rose et verte, sauf les Fantômette et les Club des Cinq que j'avais, mais je me souviens d'avoir emprunté et adoré "Anne à la plage" et "Claudia fait du charme"... Je ne sais pas pourquoi, ces livres m'ont marquée !



Ma visite hebdomadaire à la Bibliothèque Municipale fut un rituel pendant des années. Mon papa m'y déposait le samedi matin vers 10 heures, attendait que je sois bien rentrée dans le bâtiment avant de repartir et revenait me chercher une heure plus tard. Cela me laissait le temps de flâner entre les rayonnages et de faire mon choix pour la semaine ! J'ai encore en mémoire l'odeur de la Bibliothèque, une odeur de vieux plancher poussiéreux, de vieux bois, de vieux papier et d'encaustique ! C'est un peu ma madeleine de Proust...

Elle existe toujours, au même endroit ! J'ai même trouvé des photos sur le net, j'ai l'impression qu'elle n'a pas changé !!!




J'ai vu qu'à la Médiathèque de Strasbourg, ils avaient tous les albums de Quick & Flupke ! Je les emprunterai, pour le plaisir de me replonger en enfance !

mardi 14 février 2012

Hiver...

Quand le froid s'amuse à faire de l'art, cela donne ça :






Bien qu'habitant en Alsace et au pied des Vosges du Nord, nous ne sommes pour l'instant pas touchés par la neige (quelques flocons seulement)... En revanche, le froid est cinglant et a figé la petite rivière qui coule à côté de chez nous...




... Et bien sûr... toujours à l'affut de tout ce qui concerne les petits oiseaux !




dimanche 12 février 2012

Librairies d'exception

Je suis une grande amoureuse des librairies et, même si je n'ai rien de spécial à acheter, dès que je passe devant l'une d'elle, j'aime rentrer et flâner, fouiner, j'aime l'atmosphère qui se dégage de ces magasins. En général, je ressors tout de même souvent avec un petit quelque chose ! Chaque été, lorsque nous passons nos vacances dans ma famille à Saint-Malo, je me dois de faire, à une poignée de kilomètres de ma Cité Corsaire, mon sacro-saint pélerinage à Becherel, la cité du livre ! Entre les librairies et les bouquinistes, il y a de quoi faire ! Là encore, rares sont les fois où nous rentrons bredouilles !

Certaines librairies sont tout à fait ordinaires, d'autres hors du commun, originales, et il existe donc, à travers le monde, de vraies librairies d'exception. En voici quelques-unes... Je m'offrirais bien un tour du monde juste pour aller les voir !

Ma préférée ? A priori celle de Maastricht, installée dans une ancienne église dominicaine. Impressionnante ! Beaucoup plus proche de chez nous, Shakespeare & Company a ce petit côté "british" que j'aime beaucoup ! Dans tous les cas, j'aime le fait de mêler littérature et architecture.


 Barter Books, Alnwick, Royaume-Uni



 Cafebreria El pendulo, Mexico City, Mexique


 Cook and Book, Bruxelles, Belgique


 Ler Devagar, Lisbonne, Portugal


 Libreria El Ateneo Grand Spendid, Buenos Aires, Argentine


 Plural bookshop, Bratislavia, Slovaquie



 Selexyz Bookstore, Maastricht, Pays-Bas


 Shakespeare & Company, Paris, France


The american bookcenter, Amsterdam, Pays-Bas


VVG Something, Taïpei, Taïwan

samedi 11 février 2012

Incendies

Je ne l'avais pas vu au cinéma mais j'en avais lu une excellente critique dans un journal, et ma collègue préférée qui l'avait vu lors de sa sortie m'avait dit qu'elle avait été époustouflée par ce film... Je l'ai vu tout récemment et ait ressenti le besoin d'en parler avec elle qui l'avait vu. Un an après, elle m'a dit que c'était le meilleur film qu'elle ait vu en 2011. J'avais ressenti le besoin d'en parler avec elle car je savais donc qu'elle avait été touchée par ce film, autant que moi sans doute, et qu'étant donné que c'est un film qui ne laisse pas indifférent, on ressent vraiment ce besoin d'échanger dessus...

Ce film, c'est "Incendies". L'histoire ? : "A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Jeanne voit dans cet énigmatique legs la clé du silence de sa mère, enfermée dans un mutisme inexpliqué les dernières semaines précédant sa mort. Elle décide immédiatement de partir au Moyen Orient exhumer le passé de cette famille dont elle ne sait presque rien… Simon, lui, n’a que faire des caprices posthumes de cette mère qui s’est toujours montrée distante. Mais son amour pour sa sœur jumelle le poussera bientôt à rejoindre Jeanne et à sillonner avec elle le pays de leurs ancêtres sur la piste d’une mère bien loin de celle qu’ils ont connue. "

J'ai été bouleversée, époustouflée, submergée d'émotion par ce merveilleux film. Que dire si ce n'est que c'est un film sur la guerre... les religions... l'absurdité... Je ne peux guère en dire plus si ce n'est que ce serait un film à projeter dans tous les lycées, à projeter partout... à voir par tous... C'est un film sur l'amour... C'est un film qui se déroule dans un pays qui n'est jamais nommé, on ne sait pas... On imagine mais on ne sait pas... C'est un film qui coupe le souffle... Il y a un moment dans le film où je me suis dit "non, non, ce n'est pas possible....". Bref c'est un film très dur mais extrêmement beau. On a d'ailleurs envie de ne retenir que l'amour et la beauté même si certaines scènes sont très violentes. En tout cas, il ne laisse pas indifférent.
Il a une nomination à la prochaine cérémonie des Césars dans la catégorie "Meilleur film étranger" (c'est un film canadien), et j'espère de tout coeur qu'il va remporter ce prix car il le mérite vraiment.

Cela fait déjà quelques jours que je l'ai vu et il est toujours dans un coin de ma tête, je n'arrive pas à en chasser les images et l'histoire... il est fort probable que pour moi, ce soit le meilleur film vu en 2012 ! Si vous ne l'avez pas encore vu, je vous le conseille fortement, émotion garantie !



vendredi 10 février 2012

Des graines pour les oiseaux


Par ces températures sibériennes (nous avons eu jusqu'à - 16° cette semaine), il me semblait indispensable de faire quelque chose pour mes petits amis des bois voisins ! Nous avions eu pour Noël, par les parents de nos filleuls, une très jolie mangeoire à oiseaux à suspendre, merci Carole et Jean-Marc pour ce joli cadeau qui, en tant qu'amoureuse des petits oiseaux sauvages, m'a fait énormément plaisir !

Nous l'avons enfin installée sur notre terrasse et depuis, mésanges et rouge-gorges s'en donnent à coeur joie ! Malheureusement, ces petits coquins n'aiment pas les paparazzis et ne se laissent pas photographier facilement, ils s'envolent à tire d'aile dès que je dégaine mon objectif ! Du coup, malgré des heures de patience et d'attente à la fenêtre (enfin des heures... j'exagère !) je n'ai pas encore eu la possibilité de les immortaliser dans mon appareil. Je ne désespère toutefois pas et retenterai ma chance : tant qu'il y a des graines dans la mangeoire, il y a de l'espoir !

mercredi 8 février 2012

Ma vie en chansons...


Un peu à la manière du questionnaire de Proust, je me suis prêtée au petit jeu d'établir la "playlist de ma vie", exercice quelque peu difficile quand on sait la masse de choses que j'écoute ! Après quelques choix cornéliens, la voici :

- Générique : Ainsi parlait Zarathoustra - Strauss
- Naissance : Aujourd'hui - Camille
- Le réveil : Il est cinq heures, Paris s'éveille - Jacques Dutronc
- Un jour normal : Tous les jours - Marc Lavoine
- La ville : Voici la ville - Vincent Delerm
- Printemps : Il fait si beau - Vincent Delerm
- Eté : Un été sur la côte - Benjamin Biolay
- Automne : rendez-vous de novembre - Constance Amiot
- Hiver : Givrée - Marie-Amélie Seigner
- Tomber amoureux : Au café du canal - Les ogres de barback
- Etre amoureux : Le toi du moi - Carla Bruni
- Se marier : Lorsque tu m'as - Jeanne Cherhal (convient également pour le divorce !)
- Jalousie : Je suis jalouse - Emilie Loizeau
- Se quitter : Au diable nos adieux - Zazie
- Se réconcilier : Oser - Elsa Lunghini
- Une longue nuit : Comme un oiseau sans aile - Charlélie Couture
- Cassure : Tout me revient - Marina
- Pétage de plomb : Aerodynamic - Daft Punk
- En conduisant : I get around - Beah Boys
- Sur la plage : Zouk la sé sel medikamen noumi - Kassav
- Une pensée profonde : Bien mérité - Clarika
- La nuit : La couleur de la nuit - Babet
- A l'aube : Le jour s'est levé - Téléphone
- Danse : Le djerk - Thierry Hazard
- Retomber en enfance : L'île aux enfants
- Regrets : Helsinki - Mélanie Pain et Julien Doré
- Espoir : Mille coeurs debout - Cali
- Mélancolie : Maman - Zaza Fournier / Mon vieux - Daniel Guichard
- Nostalgie : Le sud - Nino Ferrer
- Vieillir : A petit feu - Aldebert
- La mort : Fondu au noir - Coeur de pirate
- Générique de fin : Toccata et fugue en ré mineur - J.S. Bach


Et vous... quelles sont les chansons qui illustrent le mieux votre vie ?

vendredi 3 février 2012

Ma pause plaisir

Une fois tous les 15 jours environ, je prends une pause déjeuner un peu plus longue et je vais faire une petite virée que j'aime énormément !

Je me rends d'abord à la Médiathèque. J'adore cet endroit. Le bâtiment est un ancien entrepôt de la zone portuaire sur la presqu'île rebaptisée "Malraux", du nom de cette bibliothèque... Il aura fallu deux ans de travaux pour transformer l'entrepôt en ce magnifique bâtiment de six étages recelant de livres, CD et DVD de toutes sortes. C'est une véritable caverne d'Ali Baba et je passe beaucoup de temps à y flaner et dénicher de tout ! J'aime l'architecture des lieux, cette ancienne zone portuaire a, je trouve, beaucoup de charme...



Ensuite, je traverse la passerelle pour rejoindre le centre commercial Rivétoile où je vais voir mon libraire préféré ! Même si je n'ai rien de spécial à acheter, j'adore arpenter les rayons. On y trouve en outre, des magazines spécialisés, de très jolies cartes et marques-page, des agendas, des carnets, des cahiers et surtout, des livres que j'ai du mal à trouver partout ailleurs ! Ce libraire est fabuleux ! Aujourd'hui je n'ai pas fait de folies, je suis ressortie avec uniquement le n°2 du "magabook" Feuilleton.




Enfin, après mes petites déambulations livresques, je commence à avoir un petit creux, je vais donc m'installer à une table de "Verrine & Vapeur", une sorte de "fast-food" où l'on mange du bon, du beau, du bio, que des produits frais aux délicieuses saveurs. La carte change chaque mois et ils ont le don de marier les saveurs à merveille. Comme son nom l'indique, ils servent donc des verrines en entrée et de petits paniers vapeur en plat. Je suis une inconditionnelle, jamais déçue !



Aujourd'hui fut un jour de "grande pause" comme je les aime, sous le magnifique soleil hivernal, malgré les -12° qu'indiquait le thermomètre !

Voici ma moisson CD du jour... Je me suis retenue pour ne pas emprunter de livres car j'ai à la maison une grande pile de bouquins que j'avais achetés et qu'il me faut absolument lire. J'ai donc décidé de terminer cette PAL avant de ré-emprunter quoi que ce soit !



J'y ait par contre trouvé sur les présentoirs de l'entrée, un "gratuit" dont la couverture et la devise m'ont beaucoup plu : "La culture n'a pas de prix". C'est un magazine culturel vraiment très intéressant, avec des articles de grande qualité, et je ne résiste pas à l'envie d'en recopier ici l'édito qui est très beau, mais aussi très dur :

"J'adore les bibliothèques publiques. Ce sont les seuls endroits où l'on peut s'asseoir au chaud et bouquiner pendant des heures sans rien payer. Ces derniers temps, ça me fait chaud au coeur de constater que la montée du chômage favorise la lecture. S'user les yeux sur un bon bouquin pendant que les autres angoissent au bureau et s'esquintent la santé à l'usine, ça ouvre l'esprit. Il y a quelques semaines, j'ai repéré un homme qui lisait Les Misérables de Victor Hugo dans un volume de la Pléiade. Tandis que je feuilletais un magazine people à vive allure, l'homme avançait laborieusement dans sa saine lecture.
- Vous en êtes où ?
- Page 352. C'est la catastrophe. Waterloo !
Une semaine plus tard, l'homme était toujours à la même place.
- Alors, comment ça se passe à Waterloo ?
- Waterloo morne plaine. Maintenant je suis sur les barricades avec Gavroche.
- Ah ouais un chic gosse... Je me souviens : Joie est mon caractère, c'est la faute à Voltaire, misère est mon trousseau, c'est la faute à Rousseau...
- Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c'est la faute...
- Pourquin vous ne l'empruntez pas pour le finir tranquillement chez vous ? Le meilleur endroit pour lire Les Misérables, c'est un bon lit douillet.
L'homme s'est contenté de sourire à moitié sans me répondre.
Quelques jours plus tard, il était toujours assis à la même place. Fidèle au poste.
- Alors, comment va Jean Valjean ?
- Il vient de laisser filer son pire ennemi, l'inspecteur de police Javert.
Pourquoi sauver la peau de son pire ennemi ?
Comme ne n'avais pas la réponse, je me suis plongé dans un de ces magazines sur papier glacé qui me procurent un plaisir aussi éphémère que coupable.
La fois suivante, l'homme n'était plus là. Contrarié, je suis parti à la recherche de Victor Hugo. Le grand homme était à sa place, à la lettre H, cointé entre Michel Houellebecq et Nicolas Hulot. Un signet était glissé à une centaine de pages de la fin des Misérables.
- Vous cherchez quelque chose ?
Une bibliothécaire me souriait tout en remettant un peu d'ordre du côté de la lettre G.
- Je cherche quelqu'un... L'homme qui lisait Les Misérables dans la Pléiade.
- Il ne viendra plus. Il a dû se faire pincer...
- Pincer ?
- Il n'avait pas de papiers, c'est pour ça qu'il n'empruntait jamais rien.
Pour avoir une carte, il faut des papiers... Et sans carte, pas de livres.
L'humanisme a ses limites.
- Vous connaissez son nom ?
- Il n'avait pas de carte, donc pas de nom. On se disait bonjour et c'est tout.
Je ne sais même pas d'où il venait.
Le soir même, bien au chaud dans mon lit douillet, j'ai lu que 32 922 étrangers avaient été expulsés de France en 2011 et que le ministre espérait arriver à 35 000 en 2012.
Il était temps de relire Victor Hugo..."

Philippe SCHWEYER

Ce texte m'a émue car des lecteurs comme celui des Misérables, j'en vois à chaque fois que je vais à la médiathèque....



mercredi 1 février 2012

Femme de lettres

J'ai fini de lire le livre que ma tante a écrit en 1955, "La mauvaise conscience". Ce livre m'a beaucoup émue et touchée, elle y raconte sa vie, de sa naissance jusqu'à ses 25 ans, année de la Libération. Elle y raconte donc son enfance, sa soif de lire et d'apprendre, mais aussi son amour de la nature et des belles choses. Elle y raconte également son adolescence, les années de pensionnat, sa découverte de l'amour, son désir d'indépendance, son besoin de liberté... Enfin, sa vie de jeune femme durant la guerre 39-45 et comment, grâce à l'amour et à la guerre, elle va se révéler et découvrir que la vie peut être autre chose qu'une éternelle quête du savoir et de l'intellectualisme. Elle traversera des épreuves qui l'aideront à envisager la vie différemment et à trouver la sérénité.

J'avais peur d'y découvrir de lourds secrets de famille. J'y apprends effectivement des choses douloureuses pour elle et sa maman, mais au fond, ces choses-là, je m'y attendais un peu... Etait-ce rangé dans un coin de mon inconscient familial ? Par pudeur, je ne rentrerai pas dans les détails ni ne les dévoilerai (bien que cela relève du domaine public puisqu'il s'agit d'un livre qui a été publié). J'espérais qu'elle y parle plus de ses frères et soeurs, et donc de mon Papa en particulier, mais il y a très peu de choses sur eux, sachant qu'elle était l'aînée d'une fratrie dont les autres enfants sont nés bien longtemps après elle, la différence d'âge était grande et quand elle a eu l'âge de quitter le foyer, ses frères et soeurs étaient encore petits.

J'ai aimé faire connaissance de cette tante que j'ai trop peu connue, aimé son écriture, très belle, fluide et "vieille France" qui m'a émue, et c'est un peu de moi, de mon caractère et de ma personnalité que j'ai retrouvé à travers ses mots. Durant ma lecture, je me suis souvent exclamée "mais c'est comme moi !". Voici quelques particularités que j'ai soulignées et qui me correspondent également : depuis toute petite, elle a toujours aimé s'isoler pour dévorer des livres, elle aimait parcourir la nature, elle avait toujours envie d'apprendre et de découvrir, elle faisait un complexe de son nez, elle était perfectionniste et aimait le travail bien fait, les choses bien rangées, elle était opiniâtre, volontaire et courageuse, rigoureuse et avec un grand sens du devoir, avait énormément besoin de la reconnaissance des autres et ne supportaît pas que l'on puisse penser qu'elle ait mal fait quelque chose, elle passait parfois pour être froide mais en fait c'est parce qu'elle avait besoin d'analyser, de comprendre, de connaître la personne avant de pouvoir s'ouvrir, elle aimait être chez elle tranquille... En revanche, à l'inverse de moi, elle ne voulait pas d'enfant...
Je suis vraiment heureuse d'avoir pu apprendre à la connaître, avec toutefois ce regret de ne pas l'avoir fait de son vivant et de ne pas avoir pu la voir plus souvent et discuter avec elle, j'ai ce petit goût amer de l'inachevé, cette sensation d'avoir loupé une belle rencontre...

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La femme, sous les mots de la photo.... c'est moi !