Forcément touchée par ces quelques lignes extraites du dernier ouvrage de Christian Bobin, "La grande vie". Quelques lignes que j'aurais pu écrire et qui résonnent en moi comme un écho au souvenir...
"Elle souriait. Elle avait perdu un enfant il y a de ça quelques années, en vérité il y avait une seconde. Le coeur ignore le temps. La perte fait entrer l'éternel dans nos chairs et l'éternel c'est ce qui ne passe pas, ce qui reste en travers de la gorge, sanglot ou chant d'amour, cri ou grâce. Elle souriait et l'enfant disparu souriait dans son sourire. Je regardais, soufflé, le couple qu'ils formaient, cette floraison incendiaire du mort sur le vif.
[...]
Hier je me suis penché pour te cueillir une fleur dans le jardin et en me penchant j'ai réappris ta mort qui m'a soufflé à l'oreille : pas la peine d'une fleur, à présent je les ai toutes."
Chère Phili, ça reste coincé là dans la poitrine (près du coeur ,non?) .
RépondreSupprimerRécemment, un thérapeute me disait que j'avais" un cri coincé là , dans la gorge" et toi , tu me sors Christian Bobin ..chapeau bas.
gorge serree en lisant ces mots... Tellement touchants... et que dire de cette illustration... Tellement vraie... Merci de nous faire partager/découvrir ce Christian Bobin...
RépondreSupprimerTout plein de pensées!!!
Mille Bises
adeline
courage...
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