mercredi 11 décembre 2013

Profanes

 
 
Terminé il y a de cela quelques semaines déjà, je me rends compte que j'aurais du écrire ce billet à chaud, dès ma lecture terminée, sous le coup de l'émotion. Car Profanes, de Jeanne Benameur, m'a bouleversée, tant par l'histoire que par la construction du roman. Un roman ressemblant un peu à un film de Claude Lelouch où une galerie de personnages se croisent et croisent leurs destins autour du personnage central de l'histoire. Des personnages sensibles et émouvants qui gravitent autour d'un vieil homme. On croirait presque un ballet orchestré de main de maître... Mais profanes n'est pas qu'un "roman-choral", c'est une véritable peinture des sentiments humains, des regrets, des remords, de la trahison, de la mort, de l'espoir et de la vie.

L'histoire : chirurgien cardiaque à la retraite, Octave Lassalle, 90 ans, vit seul reclus dans sa grande maison, aidé par une gouvernante. Au crépuscule de sa vie, il recrute avec un soin calculé, quatre personnes qui auront chacune un rôle à jouer dans sa vie quotidienne. Trois femmes, un homme. Chacun se voit attribuer, un créneau horaire de la journée durant lequel il aura des tâches bien précises à assurer pour accompagner le vieil homme au quotidien. Mais pas que ! Au fil des pages, on se rend compte que chacun d'entre eux aura une importance réelle pour le vieil homme, au-delà des missions confiées... et vice-versa ! Chacun des quatre va se découvrir ou se redécouvrir aux côtés d'Octave. Des masques vont tomber, des émotions vont surgir, des libertés vont se prendre, des blessures vont se panser, des cicatrices encore ouvertes vont doucement se refermer et ce tourbillon tout petit au départ va monter en puissance nous révélant les intimes secrets, les souffrances, les doutes des uns et des autres.

C'est d'une extrême sensibilité et écrit avec délicatesse, pudeur et douceur. Je ne suis pas sortie indemne de cette lecture dans le sens où la beauté de l'histoire et de l'écriture m'a plongé dans l'univers de chacun des quatre mais aussi dans celui d'Octave et du grand drame de sa vie que ces quatre-là réussiront peu à peu à apaiser... Un vrai livre humaniste, un livre sur la foi en les hommes, quand toute autre forme de foi n'existe plus... D'où le titre !

Nota : j'avais emprunté ce livre à la médiathèque mais je vais l'acquérir car c'est le genre de livre qu'il faut vraiment avoir dans sa bibliothèque !

3 commentaires:

  1. Philli, j'ai eu la joie de re-rencontrer Jeanne Benameur le mois dernier à une conférence, j'ai sauté sur son dernier "pas assez pour être une femme" , ma fille le lit à son tour..un régal cette Jeanne , que des mots choisis avec soin qui résonnent longtemps. Je lui prépare une longue lettre..je file demain à la médiathèque ou? je craque à la librairie!

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    1. Oui, tout à fait d'accord avec toi pour "les mots choisis avec soin". Je me suis noté de lire "Pas assez pour être une femme", je suis certaine d'aimer ! Et quelle chance d'avoir pu la rencontrer !

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  2. J'ai lu pas mal de choses sur "Profanes", tu es celle qui m'a vraiment donné envie de le lire

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